On ne lisait pas beaucoup dans ma famille, et à l’école, je lisais ce qui était imposé, je n’allais pas dans les bibliothèques. J’ai découvert ce plaisir vers mes 20 ans, grâce à la mère de mes enfants. A mon époque, il n’y avait pas encore les téléphones portables. Je passais beaucoup de temps à attendre pendant les matchs de football, alors je lisais. Je m’y suis mis aussi grâce à Daniel Pennac, qui disait qu’il fallait être libre, qu’on pouvait arrêter de lire un livre, ou encore le reprendre plus tard. En ce moment je lis L’art du jeu de Chad Harbach (Lattès, 2012), l’histoire d’une star du baseball qui rate un lancer. Ce sujet me parle car j’ai créé une association, Tatane, contre l’échec du foot business. Lire, c’est cool, ce n’est pas quelque chose qui doit être imposé. Pour transmettre ce plaisir aux enfants, il faudrait que la lecture ne soit plus quelque chose de subi à l’école. La lecture devrait toujours être un plaisir : c’est s’inventer un monde, se créer un imaginaire, rêver. Mes filles, qui sont maintenant de grandes lectrices, ont appris à aimer lire. Je leur lisais des histoires quand elles étaient plus petites. J’aime bien traîner dans les librairies avec elles, notamment à L’Atelier (Paris XXe). Il y a beaucoup de livres à la maison, ça leur donne envie de lire. Il faut les laisser s’ennuyer. Par exemple, quand on leur demande d’éteindre la télévision, prendre un livre sera peut-être la solution à leur ennui. La lecture doit être une proposition, pas une obligation.