En France, le Velvet Underground fut reconnu dès ses débuts, le groupe, déjà explosé, donnant même, en 1972, un concert mémorable au Bataclan - sans Lou Reed parti en 1970 -, son premier en dehors des Etats-Unis. Tous les adeptes de la "pop culture" lui vouent un véritable culte, jusqu’à la caricature. Pour eux, comme Philippe Azoury et Joseph Ghosn, le Velvet fut "le premier groupe et le dernier". Sans lui, il n’y aurait jamais eu le punk, et, tandis que sa propre existence fut plutôt brève (1966-1970, puis reformation éphémère à Paris, avec seconde mort en 1993), ses héritiers seraient innombrables, jusqu’aux Daft Punk, "ses derniers enfants". Paris, donc, s’apprête à célébrer en grande pompe le cinquantième anniversaire du premier disque du groupe, The Velvet Underground & Nico, le fameux "album à la banane", illustre pochette dessinée par Andy Warhol soi-même, avant que le mentor ne lâche ses turbulents poulains, en 1967.
Une grande exposition se tiendra à la Philharmonie, du 30 mars au 21 août, avec un catalogue signé Carole Mirabello et Christian Fevret (le cofondateur historique des Inrockuptibles), décliné en deux versions. Une intégrale, avec une iconographie superbe et rare et des témoignages passionnants, qui explore toute la galaxie Velvet, tout le New York de l’époque. Et une version album (42 p., 12 euros), plus ramassée. On annonce même, le 3 avril, un concert "John Cale présente The Velvet Underground & Nico". Un revenant parmi les fantômes. J.-C. P.