8 mars > Jeunesse Etats-Unis > Carson McCullers et Rolf Gérard

Pour ceux qui lui vouent un culte, Carson McCullers est morte beaucoup trop jeune. Pour se consoler, ils liront ce recueil de comptines bilingue, son dernier opus, jamais traduit en français. Si son esprit d’enfance éclate dans tous ses livres, il s’en donne à cœur joie dans ces vingt-deux historiettes qui suivent le fil des saisons et des fêtes de Noël ou d’Halloween. On y retrouve les sensations intactes qu’elle remonte de la nasse de ses jeunes années en Géorgie, "dans le vert ensoleillé des après-midi", tout comme son empathie envers tous les êtres, du chien chapardeur et gobeur d’œuf de Pâques au méchant petit garçon que personne n’aime sauf sa mère. Animaux, enfants et parents sont les personnages de cette joyeuse parade. Ici, une petite fille est prête à relever tous les défis, à condition que son papa ouvre la marche. Là, avec une pointe de nostalgie, une mère exhume d’un passé lointain un singe savant et cabriolant. Ailleurs, une girafe "veloutée au long cou, sa petite tête très au-dessus des odeurs de paille du zoo", semble rêver à ses contrées originelles. On pense à Carson McCullers déboulée de son Sud natal à New York City à l’âge de 17 ans. Dans le recueil, étonnements et questionnements fusent de toutes parts : qui est le plus haut, du ciel ou des étoiles ? Qui a mis le a dans août ? Pourquoi est-ce malpoli de montrer quelqu’un du doigt mais pas un rat ou un arc-en-ciel ? Où se trouve nulle part ? Les joyeux dessins au crayon de couleur du peintre et scénographe Rolf Gérard achèvent de mettre le lecteur en joie. Fabienne Jacob

Les dernières
actualités