Lauréat

“Une vie chinoise” reçoit le Prix d’Excellence au Japan Media Arts Festival

Illustration de ouverture du premier tome d'Une vie chinoise.

“Une vie chinoise” reçoit le Prix d’Excellence au Japan Media Arts Festival

C’est la deuxième fois en 18 ans que des auteurs étrangers reçoivent la plus haute distinction japonaise du 9e art.

Par Vincy Thomas,
avec afp Créé le 28.11.2014 à 18h48

La bande dessinée Une vie chinoise du Chinois Li Kunwu et du Français Philippe Ôtié, parue chez Kana, a été primée vendredi au Japon. Elle a reçu le Prix d’Excellence du Japan Média Arts Festival, décerné par un jury de cinq spécialistes du manga (dessinateurs, critiques, éditeurs) qui distingue cet essai graphique parmi quelque 763 œuvres de différents pays proposées cette année.

Ce n’est pas la première fois qu’un album français reçoit cette distinction. En 2012, Benoît Peeters et François Schuiten avaient été les premiers auteurs non asiatiques à être récompensés par le Prix d’Excellence avec Les Cités obscures.

Une vie chinoise, sortie au Japon en un volume regroupant les trois tomes publiés entre 2009 et 2011 en français, raconte l’existence de Li Kunwu, de sa naissance en 1955 sous Mao en Chine, au boom économique de l’Empire du Milieu, en passant par ses années au service du Parti communiste. L’illustration est l’œuvre de cet ex-dessinateur de propagande en son pays, dont il revisite l’histoire sur la base d’un scénario coécrit avec Philippe Otié.

Alors que le Japon et la Chine sont actuellement en froid à cause de querelles historiques et territoriales, “cela fait plaisir de voir que des efforts sont faits pour s’affranchir de cette situation via la culture, ou bien pour prendre un positionnement autre”, souligne Corinne Quentin, agent littéraire, qui s’est occupée de la cession des droits de ce titre.

Symboliquement, je suis peut-être un pont entre la France et la Chine”, déclarait Li Kunwu en janvier, invité alors du Festival international de la BD d’Angoulême. Selon Mme Quentin, japonophone qui réside depuis longtemps à Tokyo, le choix n’est pas anodin et l’éditeur japonais d’Une vie Chinoise, Akashi Shoten, est friand de bandes dessinées et essais qui font débat: “C'est lui aussi qui a publié au Japon la BD Broderies de Marjane Satrapi sur la condition des femmes en Iran et Un printemps à Tchernobyl d’Emmanuel Lepage”, cite-t-elle en exemples. “Même si le nombre de bandes dessinées en français traduites et publiées au Japon n’est pas important, cela fait plusieurs années qu’elles sont primées et c’est un signe très encourageant”, se réjouit-elle.

Le prix d’Excellence est gratifié d’un certificat qui sera remis en février par le ministère japonais de la Culture, d’un trophée et d’une somme de 300 000 yens (environ 2 000 euros).

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