Argentine

Une porte d’entrée vers l’Amérique latine

La librairie MarcoPolo à El Chaltén en Patagonie. - Photo Vincy Thomas/LH

Une porte d’entrée vers l’Amérique latine

La question de la cession des droits pour la zone hispanophone aux éditeurs argentins a été au cœur des rencontres professionnelles franco-argentines organisées par le Bief, en amont du Salon du livre.

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Par Anne-Laure Walter
avec Créé le 20.03.2014 à 19h11 ,
Mis à jour le 21.03.2014 à 00h00

Pays invité au Salon du livre, l’Argentine est un partenaire régulier dans les échanges de droits. En effet, le français est la troisième langue la plus traduite sur ce marché protégé par une loi sur le prix unique du livre, qui compte 350 maisons d’édition et 650 librairies. Les traductions du français, qui privilégient d’abord les sciences humaines (1), sont d’ailleurs aidées depuis trente ans par le plan d’aide à la publication Victoria Ocampo.

Lors des traditionnelles rencontres professionnelles du Bureau international de l’édition (Bief) avant le salon, les 18 et 19 mars, la question récurrente a été celle de la cession pour toute la zone hispanophone. En effet, les éditeurs argentins souhaitent viser l’ensemble du marché et négocient les droits pour la langue espagnole. Or les Français s’inquiètent de la diffusion sur ce large bassin linguistique qui comporte tout un sous-continent ainsi que l’Espagne. Carlos Diaz de Siglo XXI reconnaît que les tirages moyens étant de 3 000 exemplaires pour un lectorat potentiel dans 20 pays, le passage des frontières ne fonctionne pas . "Les distances sont si grandes et les crises dans les différents pays de la région ont rendu difficiles les relations pérennes", précise-t-il. De plus, les Argentins sont confrontés, comme l’explique dans La Lettre du Bief Isabelle Berneron de l’Institut français, à un taux de change défavorable à l’exportation, à une inflation annuelle de plus de 25 % et à une situation oligopolistique des producteurs de papier.

Des solutions sont mises en œuvre comme l’impression des exemplaires directement dans les pays ainsi que des coéditions pour absorber les frais de traduction et pour faciliter la diffusion. Elle convient pour des titres à fort potentiel ou pour les classiques, mais se révèle trop chronophage pour des petits tirages. Quant à la clause, dans certains contrats, qui permet de récupérer les droits au bout d’un an pour les recommercialiser, elle n’est pas satisfaisante selon Anne-Solange Noble, chargée des cessions chez Gallimard, car "un éditeur veut être le découvreur d’un titre. Il rechigne à acheter les droits d’un ouvrage qu’il a déjà vu en librairie et qui, en plus, n’a pas marché". Anne-Laure Walter

(1) Lire "L’appétit argentin pour les sciences humaines" sur Livreshebdo.fr.

20.03 2014

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