Allemagne

Depuis 2008, le haut du classement des librairies de langue allemande établi par notre confrère Buchreport était inchangé : la chaîne Thalia restait en première position, suivie de DBH (GIE de Weltbild et Hugendubel), puis de Mayersche. En 2012, non seulement chacune des trois chaînes régresse en termes de chiffre d’affaires, mais la troisième, Mayersche, est repoussée au 4e rang au profit de la chaîne munichoise Schweitzer Fachinformationen.

Cette chaîne de 28 librairies universitaires (sciences, techniques, médecine, informatique, etc.), jusqu’à présent 4e, est également la seule du peloton de tête à avoir augmenté son chiffre d’affaires : entre 2011 et 2012, elle a fait un bond de 9,6 % à 182 millions d’euros, après trois années de progression. Il ne fait pas de doute pour les acteurs du livre que la force de frappe d’Amazon, et son succès grandissant en Allemagne, ne sont pas étrangers à cet effritement des librairies généralistes. La tendance, déjà sensible l’année dernière, se confirme donc pour les trois leaders, qui ont chacun récemment fermé plusieurs magasins ou réduit leur surface : Thalia perd 3 %, DBH 3,5 %, et Mayersche 2,9 %. Entre les restructurations réalisées en 2012 et celles prévues en 2013, les grandes chaînes auront perdu globalement plus de 30 000 m2 de surface de vente. S’ajoute à cela la mise en place d’autres produits, dans un pays où, traditionnellement, la librairie était uniquement réservée aux livres : les jeux et les jouets arrivent premiers parmi les articles qui ont été introduits. Toutefois, d’autres chaînes prévoient des ouvertures en 2013 et 2014, avec des surfaces modérées. C’est le cas de la chaîne Osiander (9e du classement, en progression de 4,3 % à 55,38 millions d’euros) qui a créé neuf nouvelles librairies depuis 2012 : « Les petites librairies implantées dans les petites villes se maintiennent beaucoup mieux que les grandes chaînes », déclare à Buchreport Christian Riethmüller, patron d’Osiander. C’est également le cas de la chaîne Rupprecht, principalement implantée en Bavière, 17e du classement, en augmentation de 5,2 % à 30,3 millions d’euros, qui poursuit un programme d’ouvertures.

Annie Favier

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