Comme En attendant Bojangles d’Olivier Bourdeaut en 2016, un premier roman, La tresse de Laetitia Colombani, s’impose comme la surprise de l’année. Venue du cinéma - elle a réalisé deux films, A la folie… pas du tout et Mes stars et moi -, Laetitia Colombani n’avait jamais écrit de roman et a adressé son manuscrit à Juliette Joste, éditrice chez Grasset.
Le buzz a enflé avant même la sortie du livre. Envoyé aux éditeurs étrangers avant la Foire de Londres, il les a enthousiasmés si bien que cinq offres sont arrivées en deux jours et que seize maisons l’ont acheté. Elles sont trente désormais. Tiré initialement à 15 000 exemplaires, le titre, 5e du palmarès des romans, atteint 277 500 ventes.
Doté d’un vrai savoir-faire, Laetitia Colombani "tresse" habilement trois récits, trois vies de femmes qui se refusent à être des victimes et prennent leur destin en main. Smita, en Inde, une "intouchable", ramasse les excréments des autres en rêvant que sa fille apprenne à lire et à écrire ; Giulia, en Sicile, doit sauver l’usine paternelle de traitement des cheveux au bord de la faillite ; Sarah, au Canada, avocate réputée et intraitable, est atteinte d’un cancer. Elles ont en commun… des cheveux. Si son succès a précédé les polémiques actuelles, ce livre féministe prend aujourd’hui une dimension particulière. On n’en a pas fini avec La tresse, d’autant que Laetitia Colombani, qui travaille à l’adaptation du Baiser dans la nuque, un roman d’Hugo Boris, prévoit d’en réaliser le film. C. C.