Récit de voyage/France 16 janvier Edgar Boulangier

On se prend à l'envier, cet Edgar Boulangier (1850-1899), qui découvre Angkor-Wat un beau matin de 1881, le 9 février. Il arrive au terme de sa mission gouvernementale au Cambodge, en tant qu'ingénieur des Ponts et Chaussées, et a le privilège de visiter le site vingt ans juste après sa révélation au monde par l'archéologue Henri Mouhot, mais avant les premiers travaux fondamentaux qui seront entrepris par l'Ecole française d'Extrême-Orient. Edgar Boulangier n'est pas un écrivain, comme Pierre Loti, « le pèlerin d'Angkor », qui y exaucera en 1901 son rêve de gosse, parmi les chauves-souris, et en tirera un récit sublime. Boulangier aussi se plaint des angoissants chiroptères, dont les déjections souillent et menacent les bas-reliefs « représentant des combats mythologiques et des scènes religieuses ». Il n'en sait pas plus. C'est un matheux, qui mesure l'édifice plutôt qu'il ne le décrit, mais finit par l'estimer restaurable, donc sauvable. Ouf !

A part ça, Edgar Boulangier est un homme de son temps, colonialiste, méprisant les autochtones et passionné de chasse au gros. Tout cela est aujourd'hui obsolète, mais ce journal de voyage est une curiosité qui méritait d'être (re)découverte.

Edgar Boulangier
Chasses au tigre et à l'éléphant : un hiver au Cambodge - Édition présentée par Philippe Artières
Mercure de France
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 11,80 euros ; 464 P.
ISBN: 9782715254053

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