L'éditeur Ahmed Mahanna, directeur de la maison Dawan, a été arrêté samedi 3 avril au petit matin au Caire par la police égyptienne avant d'être libéré le lendemain. Son domicile et son bureau ont été fouillés et son ordinateur confisqué.

Cette opération d'intimidation, qualifié de contrôle administratif par les autorités égyptiennes, intervient alors qu'Ahmed Mahanna a publié récemment un essai favorable à Mohamed ElBaradei, ancien directeur de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA) et opposant de longue date au président Hosni Moubarak, qui gouverne le pays depuis 1981.

Les exemplaires de l'ouvrage incriminé, ElBaradei et le rêve de la révolution verte, signé par le journaliste égyptien Kamal Gabrayal, que détenait l'éditeur, ont été saisis.

Depuis qu'il est revenu en Egypte en février, après 12 ans à la tête de l'AIEA, à Vienne, Mohamed ElBaradei mène une campagne active en faveur d'une nouvelle constitution limitant le pouvoir exécutif et garantissant davantage le respect des droits de l'homme.

Candidat à l'élection présidentielle de 2011

Il envisage même, si les conditions le permettent, de présenter sa candidature à l'élection présidentielle de 2011.

“La détention de l'éditeur d'un livre consacré à ma personne et à mes idées de réforme est la marque d'un régime répressif qui a peur de sa propre ombre”, a affirmé ElBaradei sur Twitter, peu après l'arrestation d'Ahmed Mahanna.

L'Union internationale des éditeurs condamne également cette arrestation dans un communiqué en date du 7 avril.

“Il est très inquiétant que des éditeurs fassent l'objet d'intimidations, en particulier à l'approche d'élections législatives, souligne son président, Herman P. Spruijt. Les sociétés modernes ont besoin d'éditeurs courageux, ciritiques et indépendants (...). Cette arrestation marque un recul pour la liberté de l'édition en Egypte.”