"Livres déprogrammés, refus brutaux de manuscrits, manque de dialogue avec la direction éditoriale représentée par M. Hubschmid. Nous n’avions plus accès à notre éditrice historique, Geneviève Brisac", écrit Alice de Poncheville dans son premier billet. "Quand je suis entrée pour la première fois dans le bureau de Geneviève Brisac, éditrice à l’Ecole des loisirs, elle m’a tendu des livres au lieu de me parler "ligne éditoriale" […] Dans la pile, il y avait des livres très différents. Des livres qui avaient eu un succès public, un livre de contes contemporains, un polar, un livre de SF, des livres plus confidentiels et tout aussi merveilleux dont certains ont trouvé leur public plus tard" poursuit-elle.
"A des centaines de collégiens et de lycéens, pendant quatre ans, j’ai dit le bonheur de travailler avec Geneviève Brisac et Chloé Mary […] Dans mes quatre romans parus à l’Ecole des loisirs, j’ai pu parler d’opéra, de blues, de jazz; il n’y avait personne pour me dire que ça ferait fuir les ados, comme ça m’est arrivé ailleurs. En l’occurrence, j’ai rencontré un grand nombre de jeunes gens que ça ne faisait pas fuir du tout", témoigne à son tour Fanny Chiarello.
Réaction de Louis Delas
Geneviève Brisac est toujours responsable des collections de fiction. Cependant, en arrêt maladie depuis plusieurs mois, elle ne répond pas aux interviews.
"La place des romans a été, est et sera toujours essentielle dans notre production. Il n’y a pas de changement de ligne éditoriale, assure Louis Delas, directeur général de L’Ecole des loisirs. Nous publions des romans avec des personnages positifs et entreprenants auxquels il arrive des aventures qui permettent aux lecteurs de s’identifier et de se construire dans un monde complexe. Nous avons 2000 romans disponibles au catalogue et nous publions 60 nouveautés par an. Il faut relativiser les choses: Arthur Hubschmid n’a refusé qu’une vingtaine de projets." Louis Delas reconnaît toutefois que des textes ont été refusés "parce qu’ils étaient trop noirs, avec un décalage entre attente des lecteurs et les problèmes abordés". "Mon souci est de préparer l’avenir éditorial de la maison pour les quinze prochaines années avec Jean-Louis et Guillaume Fabre et avec nos équipes" conclut-il.