Louise Welsh, on la suit à la trace depuis la publication en France, chez Balland en 2003, d’Impasse de la perversion. Désormais hébergée chez Métailié, l’Ecossaise revient en librairie avec son livre le plus inquiétant à ce jour. Un roman lancinant dont l’action ne se déroule cette fois plus sur sa terre natale mais à Berlin. Là où son héroïne vient s’installer. Ancienne libraire, Jane Logan est enceinte. A Berlin, elle retrouve son amante, sa "Lebenspartner". Originaire de Wannsee, Petra est une banquière chic qui habite dans un immeuble ayant servi de prison et de lieu de torture pendant la guerre, situé face à un cimetière. Le lecteur ne quitte pas d’une semelle une Jane qui n’a pas renoncé à fumer à neuf semaines de l’accouchement, porte désormais leggings et pulls amples. La jeune femme observe les enfants, se demande quel genre de mère elle va être. Elle passe aussi du temps avec le frère jumeau de Petra, Tielo, marié à Ute et père de deux garçons. Impossible pourtant d’être sereine. D’autant qu’elle entend la nuit des bruits dans l’appartement d’à côté et qu’elle commence à s’intéresser à une jeune fille en manteau rouge dans la cour.
Anna a 13 ans, un maquillage outrancier, et se dispute fréquemment avec son père. Le Dr Alban Mann l’élève seule depuis qu’elle a 2 ans et que sa mère, une ancienne prostituée, a disparu sans laisser de traces. Ce que Jane apprend de la bouche des Becker, le vieux couple du rez-de-chaussée… Noir et inquiétant, La fille dans l’escalier est tout en tension. On pense à l’univers de Patricia Highsmith, à son art du malaise, dans l’évocation des doutes d’une Jane qui se fait parfois peur toute seule et ne peut s’empêcher de trouver des réponses à ses questions. Al. F.
