Fondé il y a vingt-sept ans, à la double initiative des libraires et de la municipalité, via l’association Lectures et loisirs, le salon de Troyes, classé deuxième dans le secteur de la jeunesse après celui de Montreuil, est intéressant en raison du mode d’organisation adopté par les libraires. Impliqués principalement dans le volet commercial (la programmation étant réalisée par Lectures et loisirs), ces derniers ont créé, dans le courant des années 1990, un groupement d’intérêt économique (GIE) consacré à la manifestation, qui fonctionne toujours et réunit cinq libraires. Dans de nombreux salons, les libraires gèrent chacun leur stand et font caisse à part, ce qui oblige le visiteur à régler séparément ses achats. A Troyes, on paie en une seule fois. "Tout est mutualisé, explique Inès Champion, à la tête de la librairie troyenne Le Chat de gouttière. On se partage à la fois les recettes et les coûts. Bien sûr, on se partage aussi le travail. Pour les auteurs invités, on décide ensemble des quantités, et pour le reste, le travail est réparti par diffuseurs." Après, c’est le GIE qui passe les commandes, grâce à un compte ouvert chez les fournisseurs utilisé uniquement pour le salon, qui embauche les deux personnes s’occupant de la logistique ainsi que les caissières, qui paie le service de sécurité… En tenant compte du pourcentage des ventes retenu par Lectures et loisirs, le GIE a reversé l’an dernier quelque 8 000 euros à chaque librairie, montant sur lequel ces dernières doivent ensuite retirer leurs propres frais (personnel présent sur les stands, temps de préparation…). "A mon avis, on dégage avec cet événement une rentabilité assez normale pour notre activité, observe François Larcelet, fondateur du GIE et patron de la librairie Larcelet à Saint-Dizier, mais c’est de toute façon un plus bienvenu."

15.04 2015

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