« Si la liberté d'expression est si importante, pourquoi la limiter ? » C'est l'interrogation capitale de cet essai pertinent. La loi devrait être la limite que la liberté devrait continuellement dépasser puisque qu'elle est par définition sans limites. Le raisonnement est  moins évident qu'il n'y paraît. Que faire par exemple de la haine ? Relève-t-elle de la liberté ? « Si la liberté d'expression est capable du meilleur, pourquoi ne pourrait-elle pas engendrer le pire ? » Où doit-on alors fixer le curseur sur ce que l'on peut dire et ne pas dire ? Est-on bien sûr que « la bave du crapaud n'atteint pas la blanche colombe » ?

Denis Ramond (Science po Lille) examine cette mythologie de la liberté d'expression en la sortant de l'actualité politique et médiatique avec ses slogans qui se veulent rassurants. Il questionne les philosophes, mais aussi les juristes sur les raisonnements utilisés dans des cas précis. En traitant du blasphème, du mépris, de la pornographie, du préjudice et de l'offense, Denis Ramond aborde des questions passionnantes qui ne sont pas sans incidences dans la société française après l'attentat contre Charlie Hebdo ou l'interdiction des spectacles de Dieudonné. Il est  dommage qu'il le fasse sous une forme universitaire.