C'est un monument de la littérature anarchiste. Mais il s'agit aussi d'un document historique de premier plan. Emma Goldman (1869-1940) et sa famille ont quitté l'Empire russe pour fuir l'antisémitisme. A 16 ans, elle débarque aux Etats-Unis, découvre les luttes sociales et le massacre de Haymarket Square, à Chicago le 3 mai 1886, qui l'entraîne vers l'anarchisme. En 1919, elle est expulsée vers la Russie où elle rencontre Kropotkine et Lénine. Bien vite, elle découvre la vérité sur le régime bolchevique, qui se moque de la misère et du peuple. Elle quitte de nouveau la Russie pour s'installer en 1928 à Saint-Tropez où durant trois ans elle écrit ses Mémoires.
Le texte fut publié en 1979 chez Hachette sous le titre L'épopée d'une anarchiste. Il ne comptait que 300 pages, soit un tiers de ce que propose aujourd'hui L'Echappée dans cette édition intégrale très attendue. Cela valait-il le coup ? Oui, évidemment. Un tel témoignage ne se conçoit que dans sa totalité. D'autant que l'on entre facilement dans ces Mémoires. Il suffit de se laisser porter, d'accepter l'immersion dans cette époque que cette femme a su rendre avec ce qu'il faut de passion et de sincérité pour que sa voix ait encore un sens.
Emma Goldman
Vivre ma vie : une anarchiste au temps des révolutions - Traduit de l’anglais par Laure Batier, Jacqueline Reuss
L’Echappée
Tirage: 3 000 ex.
Prix: 29,90 euros ; 1104 p.
ISBN: 9782373090482