Directoire renouvelé
Françoise Nyssen en récupère la présidence qui était occupée par son mari Jean-Paul Capitani depuis sa nomination au ministère de la Culture en 2017. Deux des filles du couple, Anne Sylvie Bameule, directrice du secteurs Art, Nature et Société et Pauline Capitani, qui dirige le service de production du groupe, font leur entrée au directoire. Elles y rejoignent leur sœur, Julie Gautier, directrice administratrice et financière qui était entrée dans l’instance en 2017 en même temps que le directeur général de la structure Olivier Randon.
Jean-Paul Capitani, quitte le directoire et prend la présidence du conseil de surveillance d’Actes Sud en remplacement de Danielle Dastugue, qui est nommée conseillère spéciale de la présidence du directoire. Bertrand Py, quitte aussi l’instance mais continuera à assurer la direction éditoriale du groupe, tout comme Alzira Martins, secrétaire générale d’Actes Sud, en charge de la littérature espagnole dans la maison et présidente du Rouergue.
Transmission familale
La présence au sein de ce directoire renouvelé des trois filles du couple Françoise Nyssen-Jean-Paul Capitani marque une étape supplémentaire dans le processus de transmission en cours chez Actes Sud depuis plusieurs années. « Nous avons la grande chance que trois de nos filles [sur leurs sept enfants, ndlr] aient décidé de travailler avec nous, portant avec passion les valeurs et l’engagement d’Actes Sud », explique Françoise Nyssen à Livres Hebdo. Cette dernière insiste sur le fait que cette transmission familiale s’inscrit pleinement « dans l’esprit » de ce que Hubert Nyssen, son père et fondateur d’Actes Sud, souhaitait. Elle, pour qui l’étiquette « fille de » n’a pas toujours été facile à porter, ne s’inquiète pas trop pour ces filles. « Elles sont parfaitement compétentes, en pleine responsabilités et travaillent depuis plusieurs années dans l’entreprise » estime-t-elle.
Actes Sud passerait-il bientôt sous la direction exclusive de la relève ? « J’ai 69 ans, Jean-Paul, 75, et Bertrand n’est plus tout jeune non plus ; nous nous posons évidemment la question de la transmission ». Si l’éditrice ne compte pas quitter ses fonctions prochainement, il lui semble vital de préparer la relève. « Vendre voudrait dire participer à la concentration en cours dans le monde de l’édition, et éventuellement risquer de perdre l’essence d’Actes Sud en même temps que notre indépendance ».