Reportage

Quelques minutes après l’ouverture de la librairie, Isabelle Gagnon, la directrice de La Ruche, la librairie-école de l'INFL, accueille une cliente masquée. La porte reste ouverte. Après avoir désinfecté ses mains, son regard balaie La voyageuse de nuit de Laure Adler (Grasset) ou encore Héritage de Miguel Bonnefoy (Rivages). "Je peux vous aider ?", demande la libraire derrière son comptoir l'ancienne responsable de la Librairie du Québec à Paris. S'il fonctionne comme une librairie classique ouverte au public du mardi au samedi, l'établissement sert aussi de lieu d’apprentissage pour l'ensemble des étudiants de L'École de la Librairie, nouveau nom de l'INFL. Les élèves s’y rendent chaque lundi, jour de fermeture de la librairie, et chaque jeudi afin d'y mettre en application leurs cours. En dehors de ces jours où les élèves apprennent le métier, La Ruche fonctionne avec deux libraires et va en recruter prochaînement un troisième.
 
La Ruche- Photo ALEXIANE GUCHEREAU

Inédit en France, le concept d’école-librairie s'avère un succès. Un mois et demi après son ouverture, le 1er septembre, "on comptabilise 40000 euros de chiffres d’affaires" annonce fièrement Isabelle Gagnon, devant les cartons de livres qui restent à disposer dans ses 85 m2. En plein centre-ville de Maisons-Alfort, au 47 avenue du Général de Gaulle, La Ruche, seule librairie indépendante de la ville est située à une quinzaine de minutes de l'école.

Les élèves peuvent ici expérimenter la vente, l’animation de la librairie, la signalétique ou travailler sur leur relation aux clients, encadrés par leur formateur. "Le concept de la librairie-école permet aussi, par exemple à des élèves qui sont en formation en alternance dans une librairie spécialisée de se confronter à une librairie généraliste" explique Caroline Meneghetti, directrice de l'Ecole de la Librairie (lire aussi notre entretien). Pour pouvoir accueillir deux fois par semaines ses groupes d'élèves en formation, la librairie a choisi, au niveau du rez-de chaussée, un mobilier modulable en bois, afin d'adapter son espace, conçu de manière à être lumineux et convivial.
 
La librairie possède près de 8000 références.- Photo ALEXIANE GUCHEREAU

"C’est un projet qu’on avait depuis très longtemps et qu’on a pu concrétiser grâce à la ville" confirme Caroline Meneghetti. La responsable n’oublie pas pour autant de citer les subventions de l’ADELC, du CNL de la DRAC et de la Région, qui ont également permis l'ouverture de la boutique. La directrice de La Ruche, annonce de son côté avoir pu bénéficier d’un loyer à bas prix et de la prise en charge par la mairie d’une partie des travaux.

La formation des libraires reste un enjeu majeur. Pour Julie Rémy, nouvelle présidente du réseau Initiales, partenaire de l'INFL, "la formation, et notamment celle des jeunes libraires, constitue le second axe de mon travail." Même son de cloches pour le SLF, également partenaire de l'école. "La formation (...) est au cœur de mes préoccupations" confiait Anne Martelle à Livres Hebdo.

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