En ce début de mois de février, les éditions Stock annoncent une nouvelle formule pour la collection « Immersions » avec pour mot d'ordre, la vulgarisation. En 2023, un premier titre avait déjà servi d’ébauche : Un si gros ventre de Camille Froidevaux-Metterie qui abordait, par un angle philosophique, la maternité et la grossesse.
Démocratiser les sciences sociales au grand public
Un an et demi plus tard, la collection, en collaboration avec Philosophie Magazine en la personne de Julie Davidoux, s’éloigne un peu de ses envies premières pour une refonte complète. Pour l’éditrice, contactée par Livres Hebdo, « l’ouvrage de Camille s’inscrivait dans le projet de la collection des essais de Stock mais ne disposait pas de sa propre charte graphique, ni de codes très identifiables ».
Le projet a pris un virage différent suite à l’arrivée de Sandra Monroy au sein de la maison, après huit ans chez First Editions. L'intéressée raconte : « La collection des essais était un peu pointue, l’idée était d’en créer une nouvelle destinée au grand public. Cette idée vient d'un manque dont témoignent les lecteurs et les libraires ».
« Immersions » prendra donc la forme d’essais relativement courts autour de 200 pages, écrits par des académiciens déjà très identifiés sur la scène littéraire et « habitués au succès d’édition », selon Sandra Monroy.
Rédigés à la première personne du singulier, les ouvrages rendront compte de l’immersion des auteurs au sein d’un lieu qu’ils auront eux-mêmes choisi et à partir duquel ils pourront construire leur propre réflexion autour de leurs observations et ressentis.
Des auteurs enthousiastes
Pour la directrice de collection, le but est de « faire des académiciens des protagonistes de leur récit ». Un choix de narration qui semble ravir les auteurs en question, qui selon les deux éditrices paraissent « réellement enthousiastes lorsqu’on leur propose l’idée ».
Ce processus d’identification est également appuyé par l’édification d’une nouvelle charte graphique propre à la collection avec, notamment, une photographie de chaque auteur sur les couvertures des livres, un phénomène relativement « inédit ».
Un premier titre en avril 2025
Conservant leur dimension académique, les ouvrages aborderont des thèmes d’actualité « qui disent quelque chose de la société », selon Julie Davidoux. Le premier titre à paraître en avril prochain sera Le Vacataire de Thomas Porcher, dont la bande dessinée L’économie pour les 99% publié en octobre dernier - et marquant son arrivée aux éditions Stock - avoisine les 20 000 exemplaires écoulés selon GFK.
Ici, l’économiste se plonge dans le quotidien précaire d’un jeune enseignant vacataire à l’université et aborde plus largement le thème de la dégradation du service public.
Si le tirage est actuellement en cours d’ajustement mais « ambitieux », selon Sandra Monroy, d’autres livres sont d’ores et déjà connus. En septembre 2025, la politologue Réjane Sénac, verra son essai Par effraction apparaître sur les étagères des librairies tandis que trois ou quatre autres titres paraîtront à leur tour en 2026 dont ceux du géographe Michel Lussault et de la philosophe et romancière Nadia Yala Kisukidi.
