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Sous l’eau

Shih-Li Kow - Photo DR/Zulma

Sous l’eau

Shih-Li Kow recompose, dans son premier roman, la société des petites gens de Malaisie, à travers une mosaïque de personnages pittoresques.

Par Kerenn Elkaim,
avec Créé le 22.06.2018 à 01h46

Les lieux ont souvent une incidence sur nos paysages intérieurs. Même si on n’a jamais été à Lubok Sayong, on s’en imprègne dès l’ouverture du premier roman de Shih-Li Kow. L’auteure, Malaise d’origine chinoise, saisit, avec acuité et fantaisie, cette petite ville "vouée à être inondée". Une identité singulière liée à sa géographie particulière, car Lubok Sayong est entourée de lacs et de rivières.

L’eau vient à nouveau frapper les habitants. Les bénévoles et les politiques affluent pour jouer les sauveteurs. Personne n’est dupe, surtout pas Beevi, au caractère endurci. Face à la fatalité de Lubok Sayong, elle rend la liberté à son poisson domestique. Mais un autre drame vient la toucher: la disparition de sa sœur et de son beau-frère dans un accident de voiture. "Nous devions seulement faire face à la mort, avec tous les tracas qu’elle inflige aux vivants." Parmi eux, une surprise inattendue…

Alors que le couple disparu s’apprêtait à adopter une enfant, Beevi choisit d’assurer la relève. Ainsi surgit Mary Anne, 13 ans, qui a grandi à l’orphelinat. Avec elle, c’est une tornade de vie qui fait son entrée dans l’existence de Beevi et de son meilleur ami, Auyong. Un coup de fouet qui les encourage à se lancer dans des projets inouïs, ouvrir un bed & breakfast ou encourager une gay pride. "Nous ne sommes que la somme de nos folies, racontées ou tues…" Une poésie du quotidien qui nous montre que "les leçons viennent de la vie et non des histoires". K. E.

22.06 2018

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