Parmi les auteures découvertes grâce à l’autoédition, Sophie Tal Men fait figure de "petite dernière". Si elle a d’abord emprunté la voie classique pour tenter de faire publier son premier texte, "afin de faire les choses dans l’ordre", elle s’est très vite retournée vers KDP, la plateforme d’Amazon dédiée à l’autoédition. "Sur les seize maisons d’édition contactées, seules deux m’ont répondu", se souvient la jeune auteure. Dépitée, et malgré ses préventions, elle suit les conseils de sa belle-sœur, Aurélie Valognes, tout juste éditée par Michel Lafon. Elle dépose son texte sur KDP, écrit sous pseudonyme pour préserver son activité de neurologue, qu’elle exerce à Lorient. "En un mois, je suis passée en tête des ventes", raconte Sophie Tal Men. Forte de ce succès, elle reprend la plume pour recontacter Albin Michel, éditeur recommandé par Martin Winckler qu’elle a rencontré lorsqu’elle avait monté La maladie de Sachs au théâtre lors de ses études à Rennes. Bonne pioche : Les yeux couleur de pluie est publié un an après, en mai 2016. Une heureuse reconnaissance pour cette boulimique de livres qui "depuis toute petite, a le goût de l’écriture" au point qu’au lycée elle a hésité entre des études littéraires et scientifiques. Le déclic s’est fait grâce à L’homme qui prenait sa femme pour un chapeau d’Oliver Sachs. Sophie Tal Men sera médecin, ce qui lui laisse toujours la possibilité d’écrire, alors que "l’inverse n’aurait pas été vrai". Alors que la neurologue publie son second livre, elle a déjà terminé le troisième.