Droits audiovisuels

Shoot the Book s’installe à Cannes

Heidi Warneke (Grasset) présentant ”Dolfi et Marilyn” de François Saintonge à Shoot the Book 2015 - Photo Vincy Thomas

Shoot the Book s’installe à Cannes

Une centaine de professionnels ont participé, mardi 19 mai dans le cadre du Festival de Cannes, au deuxième Shoot the Book, qui a modifié légèrement sa formule et dont les partenaires envisagent une internationalisation du concept.

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Par Vincy Thomas, Cannes
Créé le 19.05.2015 à 17h46 ,
Mis à jour le 21.03.2016 à 14h27

La deuxième édition de Shoot the Book, initiée par la Scelf (Société civile des éditeurs de langue française) s’est déroulée mardi 19 mai au matin dans le Palais du Festival de Cannes. Une centaine de participants parmi les 300 professionnels inscrits, principalement des producteurs, avec des sociétés réputées comme Diaphana, Pyramide, TF1, Gaumont ou Globo Filmes, ont assisté à une séance de présentation en anglais de dix romans et bandes dessinées, insistant sur leurs qualités potentielles pour une éventuelle adaptation audiovisuelle.

Cette année, le format avait légèrement changé, et l’assistance a apprécié la nouvelle formule. Contrairement à l’an dernier, les représentants des éditeurs n’étaient pas assis sur une estrade, mais venaient chacun à tour de rôle faire leur présentation, puis dialoguaient avec une animatrice qui insistait sur les points importants de l’œuvre. D’autre part, chaque livre sélectionné bénéficiait d’une table haute avec le nom de l’éditeur et le nom de son représentant, pour faciliter les rencontres informelles qui ont suivi. Ce speed dating improvisé a permis d’approfondir les relations avec les producteurs durant plus d’une heure.

Mobiliser les professionnels
 
Pour les organisateurs, c’est un succès. Dans une manifestation comme Cannes, où près de 500 événements sont programmés en 12 jours – dont le nouveau Japan Day Project, forum de trois jours promouvant l’industrie culturelle japonaise, y compris les mangas et la littérature –, il est toujours très difficile de mobiliser des dizaines de professionnels durant deux heures.

Olivier-René Veillon, directeur général de la commission du film d’Ile-de-France, se déclare satisfait. Mais, en bon connaisseur du festival, il a conscience qu’il faudra du temps pour rendre le rendez-vous incontournable. Il reste cependant confiant : selon lui, les éditeurs ont gagné en professionnalisme, et les pitchs sont plus clairs.

Pour ce partenaire historique de Shoot the Book, le moment de lancer un tel événement était venu. “Les demandes internationales de tournage en France n’ont jamais été aussi nombreuses”, constate Olivier-René Veillon. La mission de la commission du film d’Ile-de-France étant d’attirer de l’activité dans la région, il voit dans l’adaptation un avantage concurrentiel par rapport à d’autres territoires en Europe, persuadé que “le contenu est une donnée aussi indispensable que le crédit d’impôts”.
 
Shoot the Book 2015- Photo VINCY THOMAS
C’est sans aucun doute pour cela que l’Institut culturel français, autre partenaire d’origine, veut décliner l’opération à l’international. “On appellerait ça un spin off dans le cas d’un film”, s’amuse Didier Dufour, responsable du pôle livre et traduction de l’organisme. Car le Festival de Cannes ne suffit pas à cette mission de séduction, malgré son ampleur mondiale.

Toronto puis Los Angeles

Dans un premier temps, il s’agirait d’être discrètement présent en septembre prochain au Festival du film de Toronto, en y amenant quelques éditeurs. Deuxième marché professionnel du monde pour la production de films, le Festival de Toronto est, avec Pusan, en Corée du Sud, une escale obligée pour toucher les professionnels et promouvoir des projets transversaux entre la littérature, la bande dessinée et le cinéma. Pour Didier Dufour, “il est de plus en plus logique de travailler sur des projets transversaux”. Présent sur la Croisette avec le programme Cinémas du monde, l’Institut français souhaitait profiter de cet investissement pour développer le pôle livre.
 
Enfin, il faudra observer avec davantage d’attention le projet de Shoot the Book à Los Angeles. Sur le même modèle que le rendez-vous cannois, avec un jury pour sélectionner les livres ainsi que des rencontres professionnelles, l’Institut français et le consulat général de France voudraient inviter dix éditeurs français à faire leur présentation lors de l’American Film Market, qui a lieu à l’automne.

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