14 octobre 2020

Au Danemark, où elle est réfugiée, Sara Omar est une star. Son premier roman a été un best-seller, qui lui a valu le Prix des Droits de l'Homme, mais aussi des menaces de mort. On y rencontre Frmesk, dont le prénom signifie en kurde « larme tombée du ciel », tant sa naissance entraîne une tragédie. Celle d'être née fille dans un pays qui vénère les garçons. Au Kurdistan, « les hommes ont autorité sur les femmes. Le prix à payer pour exister en tant qu'être humain est élevé. »

L'héroïne grandit dans un foyer violent, où elle est maudite. Sa mère étant incapable d'affronter son mari, on la confie à ses grandsparents aimants. Sa grand-mère, Gawhar, donne le titre à ce roman puissant. La
Laveuse de mort
incarne une figure courageuse, au sein d'une société musulmane patriarcale qui cultive les crimes d'honneur. Elle est chargée de laver les victimes de ces féminicides et de leur offrir une dernière demeure. Gawhar, la révoltée, « n'était qu'une femme qui priait pour d'autres femmes dans un marécage sans fond d'hommes sombres. »

Face à ses corps tuméfiés, déchirés ou brûlés, elle implore Allah. « Pourquoi laisses-tu la Mort pleuvoir sur nos femmes ? La guerre et la dévastation ne suffisent-elles pas ? » Frmesk est le témoin impuissant de l'horreur. Elle-même subit le pire… Exilée dans un hôpital danois, elle semble broyée. Sara Omar, désireuse de rendre leur dignité aux femmes brisées, transforme sa rage en un magnifique hommage. Un roman d'actualité sur la sororité, véritable plaidoyer pour l'égalité et la liberté.

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