À première vue, tout va bien. Après avoir renoué avec la croissance et même dépassé son niveau de ventes pré-Covid l'année dernière, le rayon santé et bien-être enregistre en librairie une légère croissance, à + 0,3 % en exemplaires vendus et +1 % en valeur entre septembre 2021 et août 2022, selon les données GFK/Livres Hebdo. Mais derrière cette bonne nouvelle se cachent des disparités entre les segments. Si le développement personnel dope sa production et ses ventes (+ 8 % en exemplaires, + 10 % en valeur), la santé et le bien-être s'effondrent (respectivement - 9 % en exemplaires et - 6 % en valeur, et - 11 % en exemplaires et - 10 % en valeur). Ce n'est pas un hasard. Depuis plusieurs années, la santé s'appréhende à travers une approche holistique. Pour être en bonne santé, il faut aussi être bien dans sa tête, et inversement. Cette vision incite les éditeurs à croiser davantage les disciplines. Rendant peut-être encore plus poreuses les frontières entre les rayons. « La santé est de plus en plus présente dans quasiment tous les domaines », observe Jérôme Oliveira, responsable éditorial chez J'ai Lu. « Les ponts ont toujours existé mais ils sont désormais plus visibles, la transversalité est plus décomplexée », abonde Marie-Anne Jost-Kotik, directrice éditoriale chez First.

Une approche dédramatisante

Cette approche globale n'empêche certes pas les maisons de continuer à proposer des titres de médecine. Ainsi, le cancer est ausculté dans plusieurs programmes. Les ca