Il y avait foule à l'inauguration du Salon du livre de Paris, jeudi soir, à la porte de Versailles. Attendu par les professionnels, Frédéric Mitterrand en personne était venu lancer cette 32^e édition. Accompagné d'Antoine Gallimard, président du SNE, et de Xavier Darcos, président de l'Institut français, le ministre de la Culture a pris son temps, flânant de stand en stand, en s'arrêtant pour discuter avec les éditeurs.

En s'attardant longuement sur les stands des pays étrangers (Côte d'Ivoire, Guinée, Tunisie, Russie, Japon), Frédéric Mitterrand a placé ce salon sous le signe de l'ailleurs. Même si pour lui, «être français ou être russe, c'est pareil, ce qui compte c'est d'être à 100% soi-même», il a apporté son soutien aux éditeurs, libraires et auteurs du monde entier présents, et il s'est entretenu avec plusieurs dignitaires étrangers, dont Hernan Lombardi, ministre de la Culture de la ville de Buenos Aires, et Sheikh Dr, Sultan suprême des Emirats arabes unis.

Véritable star de la soirée, Frédéric Mitterrand était au centre de l'attention des visiteurs, ceux qui brandissaient leur Ipad pour le prendre en photo ou ceux qui twittaient frénétiquement ses faits et gestes. Les plus audacieux n'hésitaient pas lui à offrir en main propre leur livre ou leur cd.

Tout en affirmant ne pas se soucier de son avenir en tant que ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand a reconnu qu'il se verrait bien revenir inaugurer le salon l'an prochain.

Sur le stand Gallimard, où il s'est intéressé à la littérature japonaise et à la poésie, il a également affirmé son soutien aux acteurs du livre en affirmant : «Le salon du livre est un moment clef dans l'année pour l'édition, la librairie et les auteurs, surtout dans une période aussi complexe que celle que le secteur est en train de vivre. Il est très important pour un ministre de montrer que l'on est solidaire de l'ensemble de ceux qui travaillent dans le livre.»

Le ministre s'est également rendu sur le stand de Stock où Jean-Marc Roberts l'a interpellé en lui demandant un autre type de soutien contre Amazon. L'éditeur a en effet affirmé avoir besoin d'aide pour «continuer à se battre contre Amazon».

Après s'être essayé aux nouvelles technologies sur le stand de la Bibliothèque nationale de France, à travers l'application Kinect pour Gallica, Frédéric Mitterrand est allé prendre un verre sur le stand du Dilettante avec Antoine Gallimard, avant de conseiller aux journalistes de lire Selma Lagerlof sur le stand d'Actes Sud.

Mais alors que les professionnels du livre attendaient que le ministre s'exprime sur les conclusions de la Mission sur l'avenir de la librairie, il est reparti sans prononcer de discours. Il devrait s'exprimer lundi matin sur ce sujet.