Quand il sort de la gare, le voyageur découvre face à lui un étrange bâtiment aux allures de queue de baleine, de nageoire sombrement satinée, une vague cuirassée qui déferle dans un quadrillage de hautes fenêtres réverbérant le ciel de Saint-Malo.
Quelque 350 000 visiteurs s'engouffrent chaque année dans le ventre en transparence de la baleine, comprenant une médiathèque de 120 000 documents sur 2 300 m2, un cinéma et une salle d'exposition. Le défi : que ce lieu baptisé La Grande Passerelle fasse cheminer en harmonie habitués, festivaliers, et artistes invités à Étonnants Voyageurs, qui attend au total 45 000 personnes sur trois jours.
« Cela fait plusieurs années que l'on accueille le festival, l'organisation commence à être rodée », se réjouit le directeur Pierre Gérard-Fouché, à la tête d'une équipe de 33 bibliothécaires. Ils travailleront exceptionnellement le dimanche 8 juin matin et le lundi 9, pour une grande ouverture en continu sur les trois jours de festivités.
Mission : accueillir et accompagner les auteurs invités (une soixantaine rien que pour les séances de cinéma-rencontre ), assister discrètement à l'animation, gérer avec l'association Étonnants Voyageurs la logistique, les chauffeurs, les différents prestataires...
Les trois salles de cinéma sont entièrement mobilisées, comme la salle d'exposition jeunesse. La médiathèque dégage 550 m2 pour le festival, afin d'y déployer les cinq balades et (ça, c'est nouveau) trois petits déjeuners littéraires.
« Pour que la médiathèque continue à vivre, tous les autres espaces restent accessibles », souligne le bibliothécaire en chef. Mieux : les animations et l'exposition organisées pour Étonnants Voyageurs sont gratuites, sans exclusivité pour les festivaliers. Le cheminement du public ordinaire a en parallèle été amélioré. « Notre mission, c'est que le livre et la lecture soient le plus accessible possible. »
Les tables sont déjà aux couleurs du Brésil. « Ça part très vite », remarque le directeur de la médiathèque aux 11 500 abonnés - un sur quatre n'habitant pas la commune. Sur le thème de la mer, le rayon marine est permanent. À l'abri des agressifs goélands du dehors.
Quand tout se sera calmé, retour aux... quatre-vingts rendez-vous -culturels à l'année : concerts, conférences, rencontres d'auteurs, tournois de jeu vidéo, booms ou encore ateliers BD avec des auteurs - en écho à l'autre grand festival de la ville, en octobre, Quai des Bulles, dédié au 9e art. Vous aviez dit retour au calme ?
