« Lire la suite sur Internet »… La formule est à la mode dans la presse écrite. L’édition s’y met à son tour. Intéressant décryptage du phénomène par Bertrand Le Gendre dans Le Monde (supplément radio-tv) du 7 décembre. « Un nouveau modèle se met en place, les éditeurs le testent », écrit Le Gendre. Pas toujours avec bonheur. Autant l’initiative d’Erik Orsenna d’offrir, via Internet, un prolongement à son dernier essai ( L’avenir de l’eau , Fayard) est astucieuse et cohérente, autant on peut comprendre que les « lecteurs râlent », comme dit Le Gendre, devant d’autres (mauvais) exemples, qu’il épingle. Comme ce Dictionnaire de la colonisation vendu sans index, et qu’il faut aller chercher sur la toile…  La synergie entre web et papier est un vrai sujet. Tout le monde tâtonne encore et à Livres Hebdo comme ailleurs. Une chose est sûre, cependant : ce n’est pas en proposant des produits papiers tronqués qu’on s’en sortira… *      *      * Autre évolution ? qui ne date pas d’hier, mais qui s’accélère : «  notre culture, éminemment littéraire et liée aux mots, est en train d’intégrer la notion d’image ». C’est Dupuy et Berberian qui le disent, et le décortiquent brillamment, dans… TGV Magazine . Les  deux co-présidents du prochain Salon d’Angoulême (ouverture le 29 janvier) font la couverture de ce magazine distribué gratuitement dans les rames TGV, et s’entretiennent, sur trois pages, de leur travail, du statut (selon eux) de la bédé aujourd’hui, de son évolution, etc. *        *        * Un qui maîtrise parfaitement l’image, c’est Taschen. Dans l’ Express -Sarkozy (J’ai compté : pas moins de 19 photos de Nicolas Sarkozy dans le dernier numéro, dont la photo officielle du quinquennat, destinée aux mairies, sur un tiers de page : on se croirait en Corée du Nord…), « le tycoon allemand de l’édition d’art » (sic) annonce qu’il s’attaque à la littérature. Avec une nouvelle collection, qui mariera classiques littéraires et grands photographes. Inauguration avec un texte de Norman Mailer en mai prochain… On attend de voir, mais quelques éditeurs risquent de se prendre une belle claque. Taschen, on peut toujours critiquer, mais quand il veut faire dans la qualité, il sait faire. Ses « intégrales » de Vinci et de Michel Ange sont des chefs d’œuvre d’édition et d’érudition. *       *       * Dans Le Figaro littéraire de jeudi dernier, une (très) bonne idée de papier : les écrivains, vus par leurs gouvernantes, leurs bonnes ou simplement leurs femmes de ménage. Le résultat, hélas, manque d’envergure. Mais l’auteur a retrouvé la femme de ménage de Jacques Prévert : une certaine Nénette. En réalité, Marie-Antoinette pour l’état-civil. Un vrai monde à la Prévert… *     *      * François Busnel n’a plus peur de rien. Toujours dans Le Figaro de jeudi (mais à la page télévision), on y apprend que l’audience de sa « Grande librairie », sur France 5 , dépasse les meilleures espérances de la chaîne. C’est mérité. Du coup, Busnel peut y aller de ses coups de griffe. Le livre de Houellebecq et BHL ? « Un nanar sidéral »… Allez, à l’année prochaine !

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