5 mai > Roman Etats-Unis

Amateurs de romans truculents et pleins comme des œufs, La vie prodigieuse de Garnet Ferrari est manifestement taillé pour vous. Les éditions Autrement abordent le printemps en proposant un fort volume signé Marie Manilla. Une écrivaine américaine, originaire de Virginie-Occidentale, qui revendique son héritage sicilien-calabrais-irlandais-allemand-catholique-protestant ! Celle-ci a choisi de raconter en Technicolor l’existence hors norme de la dénommée Garnet Ferrari. Une femme à la volumineuse crinière rousse qui arbore un tee-shirt de Frank Zappa. Quand nous la découvrons, la Garnet en question fait l’objet d’une enquête de la commission du Vatican, car elle a la réputation de guérir les affections cutanées et de provoquer des miracles. La voici qui enregistre des cassettes à l’intention de l’archevêque Gormley chargé de son dossier.

Des bandes où elle démêle les fils d’une famille haute en couleur. L’occasion d’évoquer une ancêtre, amoureuse de Dieu, qui faisait tourner la tête d’un marquis prêt à tout pour obtenir ses faveurs. Garnet se montre d’emblée une conteuse généreuse. Elle parle aussi bien de tante Betty, affligée d’un strabisme aussi spectaculaire que sa poitrine, de son père, qui arborait une banane ondulée, ou de sa mère, qui possédait un "nez épiscopalien de descendante du Mayflower ". Sans oublier sa venue au monde et l’apparition de ses "soi-disant pouvoirs" à l’âge de 4 ans ! Souvent désopilant et parfois triste, La vie prodigieuse de Garnet Ferrari fait penser tour à tour à Louis de Bernières, à Véronique Ovaldé, ou à La singulière tristesse du gâteau au citron d’Aimee Bender. Al. F.

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