C'est la fin d'une histoire et d'une série dont on ne peut que saluer le succès. Tel Harry Potter de J.K. Rowling pour Gallimard au tournant du millénaire, Les cahiers d'Esther de Riad Sattouf ont offert bien plus que du rire à son éditeur, Guillaume Allary, et aux éditions qui portent son nom. Attendu depuis le début de cette aventure éditoriale vertueuse, en 2016, le dernier tome de cette série de neuf épisodes, Histoires de mes 18 ans, a trusté le haut du classement des meilleures ventes dès son débarquement en librairie, le 6 juin.
18 ans pour toujours
Le concept est d'une simplicité redoutable, avec un travail d'orfèvre de l'auteur et de l'éditeur, et la même mise en musique des pages racontant la vie d'une adolescente du siècle, basée sur une expérience réelle et toujours au même prix depuis huit ans, à 17,90 euros. Résultat, près de 450 000 exemplaires écoulés pour le premier, selon GFK. Près de 300 000 pour le deuxième tome, plus de 250 000 pour le 3e... Et déjà 114 000 pour l'avant-dernier, sorti en juin 2023. Alors que la maison fête ses dix ans d'existence, l'une de ses héroïnes prend la poudre d'escampette, tout comme son auteur, Riad Sattouf, qui a créé sa propre maison, Les Livres du futur.
Pour d'autres raisons que Tintin, dont le créateur Hergé a interdit qu'il lui survive, et au contraire du Petit Nicolas de feu René Goscinny et Jean-Jacques Sempé, qui poursuit ses aventures d'éternel petit garçon depuis plus de cinquante ans, la vie d'Esther se figera donc à ses 18 ans, en 2024. L'héroïne va néanmoins continuer à exister en parascolaire : depuis deux ans, la maison d'édition de Riad Sattouf produit un « agenda stylé » à son effigie, dont la première édition 2023-2024 s'est écoulée à près de 13 000 exemplaires.
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