CPE/SNE

Après les Etats généraux du livre consacrés au partage de la valeur organisés le 4 juin dernier, le Conseil permanent des écrivains (CPE) a souhaité relancer un cycle de discussions avec le Syndicat national de l'édition (SNE). « Nous avons convenu de constituer trois groupes de travail, sur la rémunération des auteurs, la reddition des comptes et le nouveau système de mesure des ventes », explique Bessora, présidente du CPE, qui fédère 17 sociétés ou syndicats d'auteurs. Pour le moment, seul le groupe sur la reddition des comptes a été constitué et s'est réuni une première fois, début octobre. « En littérature générale, les auteurs n'ont qu'une seule reddition par an alors qu'en BD, il y en a souvent deux. Les sociétés de gestion collective en produisent quatre. Il ne nous semble pas déraisonnable d'en demander deux », ajoute-t-elle.

« Nous sommes ouverts à la discussion et nous étudions le sujet, qui soulève beaucoup de difficultés, techniques et de gestion. Il ne suffit pas d'appuyer sur un bouton pour obtenir un arrêté des comptes semestriels, qui n'existe pas sauf chez certains éditeurs de BD, et d'autre part, pour les plus petites maisons, ce rythme peut aussi poser des problèmes de trésorerie », note Pierre Dutilleul, directeur général du SNE.

« Qu'est-ce qui justifie ce paiement annuel unique, avec un décalage de six mois sur les sommes dues ? », questionne Emmanuel de Rengervé. « Cet usage entraîne de multiples inconvénients pour les auteurs, qui perdent parfois leurs droits à certaines aides sociales en raison du pic de revenu très ponctuel que fait apparaître ce rythme de versement, assure le directeur général du Syndicat national des auteurs et compositeurs (Snac). Les éditeurs répondent qu'il est toujours possible de s'arranger avec les auteurs qui le souhaitent, mais nombre d'auteurs n'osent pas demander, et il nous apparaît préférable que cette situation soit clairement définie », ajoute-t-il.

« Cette évolution améliorerait grandement les relations entre les auteurs et les éditeurs, ne serait-ce que sur le plan de la circulation de l'information. Les redditions à 0 parce que les ventes ne couvrent pas l'à-valoir ne sont pas un problème. Et Amazon arrive bien à fournir un relevé mensuel des ventes », insiste Guillaume Nail, président de la Charte des auteurs et illustrateurs jeunesse. Hervé Hugueny

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