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Radié de la sécurité sociale, Gabriel Matzneff écrit à Aurélie Filippetti

Gabriel Matzneff - Photo (c) Olivier DIon

Radié de la sécurité sociale, Gabriel Matzneff écrit à Aurélie Filippetti

L'écrivain Gabriel Matzneff a rédigé une lettre ouverte à la ministre de la Culture pour protester contre sa radiation de l'Agessa.

Par Solange Pinilla,
avec AFP Créé le 14.05.2014 à 18h51

L'écrivain Gabriel Matzneff, soigné pour un cancer, interpelle la ministre de la Culture Aurélie Filippetti dans une lettre ouverte publiée mardi 13 mai sur le site du Point, au sujet de sa radiation de l'Agessa, qui gère la sécurité sociale des auteurs.

Parti se reposer quinze jours à Naples, l'écrivain de 77 ans indique avoir trouvé à son retour un courrier de l'Agessa lui signifiant que le maintien de son affiliation à la sécurité sociale des écrivains avait "fait l'objet d'un avis défavorable de la Commission professionnelle au motif : "activité et revenus d'auteur insuffisants"" en 2013.

"Je suis un des écrivains français les plus connus de ma génération, affirme-t-il, (celle de Georges Perec, de Philippe Sollers, de Dominique de Roux, de Jean-Edern Hallier). J'ai publié huit romans, deux recueils de poèmes, quatre récits, treize essais, douze tomes de mon journal intime, deux volumes de courrier électronique", plaide dans sa lettre l'auteur de Mes amours décomposés (Gallimard, 1990), dans lequel il évoque ses amours avec des adolescents, de Carnets noirs (Léo Scheer, 2009), et de Séraphin c'est la fin !, prix Renaudot essai 2013.

"Ma plume a toujours été mon unique source de revenus et aujourd'hui c'est plus que jamais "marche ou crève" comme à la Légion, écrit-il à Aurélie Filippetti. Mes livres je les ai écrits avec le sang de mon coeur (...). L'Agessa a raison, je suis pauvre. Ce n'est pas une raison pour m'humilier. A moins que le but secret de la Commission ne soit de me pousser au désespoir."

"Je préfère vous prier, très respectueusement, d'intervenir en ma faveur, d'expliquer à l'Agessa qui je suis. Vieux, malade, très fatigué, je n'en ai plus la force", conclut l'écrivain.

Gabriel Matzneff, qui a publié son premier roman, L'Archimandrite, en 1966, a commencé à défrayer la chronique en 1974 avec son essai, Les Moins de seize ans, évoquant le charme à ses yeux des jeunes personnes des deux sexes, tout en ne cessant de dénoncer tout amalgame avec la pédophilie.

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