Prix littéraire

Que retenir des premières sélections du Renaudot 2018?

Valérie Manteau - Photo DR/Le Tripode

Que retenir des premières sélections du Renaudot 2018?

Le prix littéraire a dévoilé, mardi 4 septembre, sa première sélection de romans et essais en compétition. Un lancement des prix d’automne marqué par la présence d’un roman auto-édité et celle, pour la première fois, des éditions du Tripode.

Par Léopoldine Leblanc,
Créé le 06.09.2018 à 12h18

Annoncée mardi 4 septembre, la sélection des 17 romans et 7 essais en lice pour le prix Renaudot 2018 a éveillé quelques surprises, parmi lesquelles la présence de Bande de Français de Marco Koskas, roman publié à compte d’auteur via la plateforme d’autoéditon Createspace d’Amazon. Paru le 27 avril et vendu à 9,97€ (contre une moyenne de 20€ pour les autres titres), l’ouvrage fait mention de l’éditeur Galligrassud (contraction de Gallimard, Grasset et Actes Sud, éditeurs souvent primés, qui remplace le légendaire Galligrasseuil) en quatrième de couverture. C'est d'ailleurs ce "faux éditeur" qui a été mentionné dans le communiqué du jury plutôt que le nom de la plateforme.

Il prend pour thème l’immigration (ou Alyah en hébreu) des Juifs français fuyant l’antisémitisme pour s’installer à Tel Aviv en Israël à travers l’histoire d'une bande d’amis. Il s’agit du 15e ouvrage de l’auteur, dont les romans ont été édités chez Fayard, Grasset, JC Lattès ou encore Calmann-Lévy.
 
C’est la deuxième fois qu’un livre auto-publié est sélectionné pour le prix Renaudot, après L’homme qui arrêta d’écrire de Marc-Edouard Nabe qui avait été mis en avant en 2010.

Les maisons Gallimard et Grasset restent très présentes avec respectivement cinq et trois titres dans les sélections.
 
Des romans et des essais sortis au printemps
 
Le jury a par ailleurs compté dans sa liste Le sillon de Valérie Manteau, édité par Le Tripode. Une première pour la maison d’édition fondée en 2012 par Frédéric Martin. A travers l’histoire d’une femme partie rejoindre son amant à Istanbul, la romancière illustre les contradictions et la violence d’Etat que vit la Turquie. Dans son avant-critique parue dans Livres Hebdo le 1er juin, Véronique Rossignol parlait d'une "quête politique et amoureuse dans Istanbul sous tension".
 
La première sélection des romans et des essais confirme une tendance du prix Renaudot, connu comme prix de la rentrée littéraire, à piocher dans les parutions de l’année avec Quitter le rang des assassins de Pierre Notte et Le lambeau de Philippe Lançon, tous deux parus en avril chez Gallimard. Trois des essais sélectionnés ont également été publiés au printemps (Le tour de France par deux enfants daujourd’hui de Pierre Adrian et Philibert Humm, paru aux Equateurs le 31 mai ; Une famille corse de Robert Colonna d’Istria, chez Plon le 26 avril, et Ce qui n’a pas de prix d’Annie Lebrun, édité par Stock le 16 mai).

A l'inverse, deux ouvrages ne sont pas encore sortis en librairie: En dérivant avec Ulysse de Jean-Paul Mari (JC Lattès, le 19 septembre) et L’eau qui passe de Franck Maubert (Gallimard, le 4 octobre).

On note deux premiers romans, La grande idée d'Anton Beraber (Gallimard) et La vraie vie d'Adeline Dieudonné (L'Iconoclaste). La sélection des romans compte six femmes sur dix-sept, soit 35%, proportion équivalente au nombre d'écrivaines dans la rentrée littéraire.
 

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