édito par Fabrice Piault, rédacteur en chef adjoint

Photo OLIVIER DION

« La culture française est certes une culture de l’écrit, mais pour son sens, pas pour sa forme », déplore Philippe Apeloig. Le graphiste créateur du logo d’Odile Jacob, de l’identité visuelle de « Pavillons poche » et du Serpent à plumes, ou encore de la maquette du célèbre livre-cube Louvre, chez La Martinière, a reçu Livres Hebdo dans son atelier à l’occasion de la rétrospective que lui consacre le musée des Arts décoratifs, à Paris. Une manifestation qui met en lumière un métier insuffisamment reconnu en France. Egalement typographe, inventeur de dix polices de caractères dont la fameuse « ABF », utilisée depuis 2006 par l’Association des bibliothécaires de France, il a largement contribué depuis trente ans à valoriser le livre à partir du credo suivant lequel « les écritures sont chargées de sens ».

Mais la police ne peut pas tout pour promouvoir le livre, et, ce samedi soir 16 novembre, dans une salle en vue de la capitale, le méga show de Stephen King viendra rappeler, moins de quatre ans après la lecture remarquée d’extraits d’Underworld USA par James Ellroy lui-même, l’intégration croissante de la littérature dans la société du spectacle. Pour sa première visite en France à l’occasion de la sortie de Docteur Sleep chez Albin Michel, l’auteur de Ça et de Shining, flanqué d’une bonne quinzaine de gardes du corps, répondra pendant une heure et demie aux questions avant de dialoguer avec Maxime Chattam. Le King au Rex ? A l’échelle de la littérature, c’est Mick Jagger en 1964 à l’Olympia, Jim Morrison au Hollywood Bowl, Janis Joplin à Woodstock. Le recordman américain des ventes « jouera » d’ailleurs à guichets fermés. Les 2 000 billets d’entrée à 30 euros, roman compris, se sont envolés en une semaine avant de se négocier sur eBay à… 200 euros.

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