Comment les bibliothèques doivent-elles évoluer pour être en phase avec les pratiques des jeunes générations ? Cette question, thème de la rencontre organisée lundi au Salon du livre par les bibliothèques de la Ville de Paris, a attiré de très nombreux auditeurs, preuve de l'importance que lui accordent les professionnels. Les représentants de plusieurs établissements sont venus témoigner de leur expérience.

La toute récente médiathèque d'Anzin, près de Valenciennes, dans le Nord, a opté pour une conception très ouverte, que ce soit en termes de permissivité, de variétés des collections, de services ou de pratiques : on peut boire, manger, utiliser son téléphone portable, venir consulter des documents ou faire une petite sieste. Les lecteurs sont associés aux sélections d'ouvrages, l'établissement est très présent sur les réseaux sociaux et largement ouvert aux associations locales. Résultat : un taux de fréquentation record depuis l'ouverture en novembre dernier. « ça marche tellement bien, qu'on se demande ce que faisaient les gens avant l'existence de la bibliothèque. Certains viennent tous les jours ! » s'étonne Anne Verneuil, directrice de la bibliothèque d'Anzin.

Des centres d'intérêt renouvelés

La BPI du Centre Pompidou réserve une place importante à l'accueil des adolescents et des jeunes adultes dans le vaste programme de réaménagement de ses espaces qu'elle prépare actuellement. Elle envisage notamment d'élargir ses collections à des genres qu'elle ne propose pas actuellement, et d'ouvrir un espace « nouvelle génération » qui proposerait de la musique, des mangas, des jeux vidéos.

Parmi les nouvelles BM parisiennes prévues, deux présentent des projets originaux. Entourée d'une auberge de jeunesse, d'un collège et d'un IUT, la future bibliothèque de la Zac Pajol, dans le 18e arrondissement, témoignera d'une forte orientation vers les jeux vidéo. La bibliothèque Canopée, située, elle, dans le Forum des Halles - en face du centre de la culture hip hop -, fera la part belle aux réseaux sociaux.