Après
l’annonce officielle des lauréats du Prix Médicis dans le journal de 13hde France Inter le vendredi 6 novembre, une conférence de presse, plus intime et moins officielle, a eu lieu sur… Zoom. Une première pour les membres du Médicis qui ont réunit virtuellement éditeurs et lauréats: Chloé Delaume (
Le cœur synthétique, Seuil), Antonio Muñoz Molina (
Un promeneur solitaire dans la foule, Seuil) et Karl Ove Knausgaard pour son sixième volume autobiographique (
Fin de combat, Denoël).
Malgré des éternels problèmes de micros et des coupes de champagne en moins, ce moment a permis de pallier à l’absence de cérémonie due au confinement. Dans une ambiance chaleureuse et détendue, les membres du jury ont expliqué comment les lauréats furent choisi dans ce contexte exceptionnel.
"Nous avons beaucoup échangé grâce à la souplesse qu'offre le virtuel", a réagi
Marie Darrieussecq, présidente du jury.
"La médiation technologique fatigue beaucoup le cerveau", a toutefois tempéré
Anne Garreta, retenue aux Etats-Unis et chef d'orchestre de cette rencontre virtuelle. Les auteurs et la quinzaine de journalistes connectés ont ensuite échangé sur la littérature et ont réaffirmé l’importance du livre.
"Le livre est un art et une nécessité"
"Le livre est un art et une nécessité, a lancé Marie Darrieussecq.
Nous avons beaucoup hésité [à maintenir le prix]. C’est un pari et un cri d’espoir pour soutenir les libraires qui tentent de survivre". "Cela va réactiver l’activité", a jugé de son côté
Caroline Gutmann, attachée de presse au Seuil. Le résultat de ce pari reste tout de même incertain pour
Dorothée Cunéo, directrice de Denoël :
"On y va au doigt mouillé mais on y croit."
Malgré la joie de la proclamation, l’ombre du
"mastodonte Amazon" plane au dessus de la réunion.
"J’appelle les journalistes à insister sur l’importance de se tourner vers les librairies et non vers Amazon", a souligné
Bernard Comment, éditeur et directeur de collection au Seuil. Un avis partagé par
Antonio Muñoz Molina qui a raconté :
"en me promenant, j’ai appris la valeur de la ville et du commerce de proximité. Se promener, aller acheter son journal au kiosque du coin, c’est militer contre Amazon."
Les livres parés du traditionnel bandeau rouge devraient arriver dès lundi en librairie.