Parfaitement organisé, avec un programme de débats et d'animation plus solide encore qu'à l'ordinaire, le 35^e salon du livre de Montréal a échappé dans une large mesure, du 14 au 19 novembre, à la morosité du marché au Québec depuis le début de l'année.

A peine inférieur à 120 000 visiteurs, contre 124 000 un an plus tôt, le nombre de visiteurs n'enregistre qu'un léger tassement, indique sa directrice générale, Francine Bois, qui note que le salon a accueilli « moins de badauds, mais plus de visites familiales, avec des visiteurs mieux préparés, qui sont restés plus longtemps ». Les tables-rondes et rencontres avec les auteurs, ont d'ailleurs connu un succès redoublé, se félicite-t-elle.

Les séances de dédicace de Patrick Sénécal Midam, Grégoire Delacourt, Anne Robillard, Geronimo Stilton, Kathy Reichs, Laurent Gaudé ou encore du chef Ricardo Larivée et de Eric Bédard, auteur de L'histoire du Québec pour les nuls, entre autres, ont suscité d'impressionnantes files d'attentes qui bloquaient fréquemment les allées de la manifestation le samedi et le dimanche.

D'un stand à l'autre, les résultats commerciaux se révèlent toutefois plus contrastés que les années précédentes. Chez Hachette Canada, qui bénéficie de la parution récente du roman de J.K. Rowling et de 50 nuances de Grey, et d'une forte dynamique de son stand jeunesse, le directeur général Christian Chevrier affiche une hausse des ventes de 10 %.

« Au salon, on vient d'abord voir les vedettes »

Au contraire sur les stands de Flammarion, qui avaient bénéficié un an plus tôt d'un succès historique grâce notamment au succès d'un livre de cuisine de Josée Di Stasio, l'activité est en retrait, annonce le directeur général Guy Gougeon, qui rappelle aussi qu'« il a fait remarquablement beau à Montréal » pendant toute la durée du salon, auquel certains ont pu préférer une sortie en plein air.

Chez ADP (groupe Québecor), notamment distributeur du groupe français Editis, après « deux années d'anthologie », selon le directeur commercial Stéphane Masquida, le chiffre d'affaire est stable à un an d'intervalle, avec ne progression du catalogue jeunesse. L'affluence a été « particulièrement forte samedi et dimanche », relève Stéphane Masquida.

L'activité s'est révélée également stable chez Dimedia, distributeur du groupe La Martinière ou encore, parmi les Québécois, des éditions du Boréal. Mais « le public le plus exigeant est un peu moins présent et la littérature ne sort pas gagnante », estime le directeur général Serge Théroux, qui constate qu'« au salon, on vient d'abord voir les vedettes » et estime qu'« il faut se demander comment ramener la clientèle plus exigeante, qui demeure essentielle ».