A l’occasion du bicentenaire de la mort du Marquis de Sade (1740-1814), la "Pléiade" publie le 25 septembre exceptionnellement un volume en tirage limité, regroupant trois textes majeurs (Les cent vingt journées de Sodome, Justine ou Les malheurs de la vertu et La philosophie dans le boudoir), avec une préface inédite de Michel Delon. La prestigieuse collection remettra en avant les Œuvres du "divin marquis" en trois volumes qui se sont vendus depuis leur parution à 51 000 exemplaires. Par ailleurs, Annie Le Brun mettra en lumière, à travers des œuvres de Goya, Géricault, Ingres, Rops, Rodin ou Picasso, les répercussions sur l’art des textes de l’écrivain qui a changé la perception de la férocité et de la singularité du désir, de l’extrême, du bizarre et du monstrueux. Cette étude donnera lieu à une exposition au musée d’Orsay du 14 octobre au 25 janvier accompagnée d’un catalogue, Attaquer le soleil. Hommage au marquis de Sade, coédité par Gallimard et d’un hors-série Beaux-Arts. La commissaire s’est par ailleurs associée à Frédéric Ciriez pour établir une édition d’une partie de la correspondance de l’auteur. Lettres choisies (800 p., 40 euros) paraîtra fin novembre.
Mobilisé aussi pour ce bicentenaire, "Folio classique", qui a vendu 500 000 exemplaires des titres de Sade, présentera en octobre une édition de luxe de La philosophie dans le boudoir, et rééditera l’ensemble de ses titres du Marquis avec de nouvelles couvertures ainsi que deux essais : Sade contre l’Etre suprême de Philippe Sollers et Soudain un bloc d’abîme d’Annie Le Brun. Par ailleurs, l’Institut des lettres et manuscrits exposera à la rentrée le manuscrit des Cent vingt journées de Sodome. Un livre coédité avec Flammarion accompagnera en septembre l’exposition du rouleau : Sade, Marquis de l’ombre et Prince des lumières de Gonzague Saint Bris.
La collection "L’imaginaire" rendra aussi de nouveau disponible La Marquise de Sade de Rachilde, pseudonyme de Marguerite Eymery, cette romancière sulfureuse et épouse du fondateur du Mercure de France qui, se travestissant, s’intéressa très tôt aux questions d’identité sexuelle. De quoi patienter jusqu’à la publication, en 2015, d’une édition de La philosophie dans le boudoir, accompagnée de dessins d’Ernest Pignon-Ernest, une démarche similaire à celle de Pierre Alechinsky qui avait orné Un amour de Swann (Gallimard, 2013).
Anne-Laure Walter