L’Étincelle, le recueil de nouvelles issues du concours d’écriture de l’association Lire pour en sortir, vient de paraître au Presses de la cité. Il est le résultat de la 5e édition du concours « Les mots libres » dont « L’étincelle » était le thème. Prix Goncourt 2016, Leïla Slimani en est la marraine, et la présidente du jury qui s’est réuni le 13 septembre dernier lors du Festival le Livre sur la place de Nancy. Ce dernier est « composé de représentants de l’administration pénitentiaire, de la Protection judiciaire de la jeunesse, d’auteurs, d’anciens lauréats et de mécènes », souligne-t-elle dans sa préface avant de rappeler les mots de l'une des lauréates en 2022 : « Quand j’entre dans l’écriture, je sors de la prison. »
Rédemption par la lecture
Au sommaire de ce livre, citons la nouvelle fantastique de Marius Noirac simplement intitulée « L’étincelle » où il est question d’« une fine lamelle de lumière » qui s’échappe de nous au moment de la mort, Grand Prix des détenus. De son côté, Florian C., Coup de cœur dans cette même catégorie, évoque l’univers des applications de rencontres dans « La petite étincelle 2.0 ». Notons que le concours est également ouvert aux détenus mineurs. Prix spécial de cette catégorie, Lolita C. écrit dans son beau et triste poème : « Les coups jamais n’ont cessé/ Puis celui de trop est arrivé/ Je m’écroulai pour ne plus jamais me relever/ L’étincelle à laquelle je m’étais accrochée/ A fini par me tuer/ J’ai espéré, désespéré pour elle/ Elle m’a fait disparaître. »
Enfin, signalons que le concours est également ouvert aux membres du personnel pénitentiaire. Dans sa nouvelle François M. raconte le parcours d’un délinquant qui, suite à un accident (« mon corps de bodybuilder était voué à disparaître comme une poupée gonflable crevée »), va connaître la rédemption grâce à la lecture de Maupassant, Boule de Suif en tête.
« Faire changer le regard sur les personnes en détention »
L’association Lire pour en sortir a été créée en 2014 à l’initiative d’Alexandre Duval-Stalla, avocat, écrivain et chroniqueur juridique de Livres Hebdo. Elle propose des programmes de lectures, des rencontres avec des auteurs, des ateliers d’écriture et de la lecture à haute voix dans 42 établissements pénitentiaires en métropole et en outre-mer.
Lire pour en sortir améliore aussi l’offre de lecture dans les bibliothèques pénitentiaires (allant jusqu’à la gestion directe de certaines d’entre elles) et un programme d’événements pour « faire changer le regard sur les personnes en détention. » L'association dispose d'une équipe de salariés accompagnés de quelque 240 bénévoles.
Chaque exemplaire vendu du recueil 2025 permettra de reverser 1,50 euro à l’association Lire pour en sortir.
