Il fait chaud à Londres, en ce mois de juin. Michael Turner a jardiné. Le voilà qui s’introduit dans la maison de ses voisins, les Nelson, après avoir trouvé la porte entrouverte. Michael connaît depuis peu Josh et Samantha, et leurs deux filles, Rachel et Lucy. Mais lui et les Nelson ne se quittent plus.
Pour l’heure, Michael cherche à récupérer son tournevis. Et s’interroge sur leur absence. Ce qui va se passer après, Owen Sheers ne nous le dit pas tout de suite, non. L’auteur de Résistance (Rivages, 2009, repris en Rivages poche), premier roman traduit dans douze langues, préfère jouer la montre. En profiter pour présenter ses protagonistes. Expliquer que Michael est un ancien journaliste devenu un écrivain qui raconte la vie des autres.
Celui-ci ne se remet pas du décès de Caroline, la femme qu’il aimait. Une reporter baroudeuse avec qui il s’était installé dans le pays de Galles. Depuis la disparition de cette dernière pendant un reportage au Pakistan, il a repris le chemin de Londres. A Hampstead, il a un jour croisé Josh Nelson, qui s’occupe de courtage. Josh lui a présenté sa femme, photographe, avec qui ce n’est plus tout à fait ça. Les deux hommes se sont mis à boire des coups, à faire du footing dans le parc, à se confier. A mesure qu’il se promène chez les Nelson, Michael s’interroge sur lui-même, repense à Caroline. Malin, Owen Sheers fait aussi entrer en scène le commandant Daniel McCullen, qui réside dans le Nevada. Un membre de l’Air Force, qui s’avère avoir été en mission au Pakistan…
Dosant parfaitement la psychologie et le suspense, J’ai vu un homme capture d’emblée le lecteur. Et ne relâche pas son emprise avant la chute et la confirmation de la virtuosité indéniable de l’auteur.
Al.F.