Les Arènes

Pour l'équipe des Arènes, le confinement et « l'accélération du basculement vers le numérique » qui l'a accompagné ont fait bouger les lignes. « Nous avions déjà une chaîne YouTube alimentée par des contenus propres créés en studio. Mais ce projet en plus est devenu un projet central, qui implique tous nos éditeurs », détaille le directeur, Laurent Beccaria. Dans cette période anxiogène aussi pour les plus petits, le succès des vidéos de méditation adaptées du best-seller Calme et attentif comme une grenouille, d'Eline Snel, a permis à la chaîne Les Arènes du savoir de gagner 10 000 abonnés en deux mois. Au-delà d'un relais de communication, la maison, qui vient de s'associer au groupe Editis pour ses projets de développement numérique, a saisi le potentiel éditorial de YouTube et recruté un « motion designer » pour réaliser de courts documentaires de 3 à 8 minutes. « Nous allons aussi proposer à des journalistes de faire des entretiens avec les auteurs dont on parle moins », détaille Laurent Beccaria, pointant la pérennité des vidéos YouTube face aux contenus éphémères postés sur les réseaux sociaux, et le succès des entretiens long format type Thinkerview. Comme plusieurs éditeurs, Les Arènes se rapprochent également du podcast. Outre Femmes puissantes, de Léa Salamé, tiré d'entretiens menés par la journaliste sur France Inter et qui paraît le 9 septembre, plusieurs livres en partenariat avec le studio de podcasts natifs Louie Media devraient voir le jour, ainsi que d'autres projets transmédias avec Editis, « où le livre sera toujours au centre ».

Laure Leroy

Pourquoi avez-vous accepté d'intégrer le bureau du SNE comme conseillère ?

Laure Leroy , Zulma- Photo OLIVIER DION

J'avais déjà participé à la commission Circuit du livre et à la commission Usages commerciaux. Il m'a toujours semblé important de mieux connaître les spécificités et les enjeux des différents métiers qui font l'édition. Il y a beaucoup à apprendre et c'est passionnant.

Allez-vous porter des idées différentes de celles des patrons de maisons plus grosses, ou des groupes d'édition ?

Je n'arrive pas avec une liste de revendications, mais je peux faire entendre une voix différente. Les maisons de la taille de Zulma ont souvent une très grande proximité avec leurs auteurs dans leur quotidien. Notamment pour la question des cotisations sociales, des retraites ou des revenus accessoires, certaines structures avec qui ils travaillent, par exemple, ne savent pas toujours comment les rémunérer. Il faut que nous puissions les accompagner au mieux sur les questions fiscales et sociales.

Comment aider les petits et moyens éditeurs à se relancer après la crise ?

Au-delà des aides déjà en cours, je pense en premier lieu aux tarifs postaux. Quand les plus gros éditeurs évoquent ce sujet, ils pensent avant tout aux libraires, et c'est bien, mais c'est une question qui est importante aussi pour les éditeurs de taille plus modeste et qui pèse beaucoup sur notre compte de résultat.

Les dernières
actualités