Disparition

Six ans après avoir arrêté l’écriture, l’écrivain américain Philip Roth s’est éteint, mardi 22 mai, à l’âge de 85 ans. Et ce, sans jamais avoir obtenu le Prix Nobel pour lequel il avait été de nombreuses fois cité. Il laisse derrière lui une œuvre d’une trentaine de romans – couronnés par de multiples récompenses – publiés en France dans son intégralité chez Gallimard qui avait commencé à l’éditer en Pléiade en 2017. Parus majoritairement dans la collection "Du monde entier" les titres ont presque tous été réédités en Folio. 
 
Né en 1933, l’écrivain, petit fils d’immigrés juifs d’Europe de l’Est – qui a toujours refusé d’être étiqueté "auteur juif" – a dès le début de sa carrière suscité autant l’admiration que la controverse. Depuis son premier recueil de nouvelles Goodbye, Colombus (Gallimard, 1962) qui recevra le National Book Award – tout comme Le théâtre de Sabbath (1997) – jusqu’à son dernier roman Némésis (2012), il a bâti une fresque littéraire mêlant fiction et autobiographie.
 
Une œuvre multirécompensée
 
Son premier grand succès, Portnoy et son complexe (1970) qui met en scène un jeune héros abordant face à son psychanalyste les affres de la masturbation lui vaut une notoriété mondiale. Son cycle de 9 livres, centré autour du personnage d’un romancier juif, Nathan Zuckerman, a donné lieu à ses plus grands succès: Pastorale américaine (1999), sur les ravages de la guerre du Vietnam qui lui vaut le prix Pulitzer, J’ai épousé un communiste (2001)  ou La tache ( 2002) couronné du PEN Faulkner Award mais aussi en France du prix Médicis étranger. En 2005, il devient un des rares écrivains américains vivants dont l’œuvre est publiée par la "Library of America".  L’auteur a aussi été acclamé pour Le complot contre l’Amérique (2006). L'ensemble de ses écrits a été récompensé en 2011 par le Man booker Prize.
 
Une dizaine d’ouvrages sur Philip Roth
 
Différents chercheurs se sont penchés sur l’œuvre de Philip Roth. En 2001, l’universitaire André Bleikasten lui avait consacré chez Belin une biographie, Philip Roth. Dix ans après, à l’Harmattan, Velichka Ivanova signe Fiction, utopie, histoire: essai sur Philip Roth et Milan Kundera tandis que la même année Steven Sampson se penche sur l’œuvre de l’auteur dans Corpus Rothi (Léo Scheer, 2011). Les presses universitaires de Rennes consacrent la même année un recueil d’analyses de son ouvrage Pastorale américaine, Lectures de Philip Roth: American pastoral, sous la direction de Paule Lévy. L’éditeur Atlande, publie aussi en 2011 un ouvrage collectif dédié à l’étude de cette œuvre majeure Philip Roth, Americain pastoral, tout comme les presses universitaires du Midi, avec Architectures d’un rêve de Velichka Ivanova (2012). En 2016, la journaliste du New Yorker, Claudia Roth Pierpont livre chez Gallimard, Roth, délivré: un écrivain et son œuvre où elle explore les écrits de l’auteur au regard de sa vie.

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