Rien n’est joué d’avance, du P-DG d’Areva Med, Patrick Bourdet, avec le journaliste Guillaume Debré, correspondant de TF1 à Washington, marche comme son auteur vers le succès. Publié par Fayard le 30 avril avec un premier tirage de 10 000 exemplaires, il a été réimprimé trois fois et atteint un tirage total de 17 500 exemplaires. Dans un contexte social morose, l’ouvrage qui se veut avant tout porteur d’espoir pour les jeunes générations, s’inscrit dans la vague des livres pleins d’optimisme qui rassurent les lecteurs. France Info, Europe 1, le Journal de France 2, entre autres médias, en ont rendu compte, mais c’est bien "le formidable destin d’un gamin de la DDASS devenu PDG", comme le souligne le bandeau du livre, qui fascine.
"Ce livre n’est pas une autobiographie, pas davantage des Mémoires. C’est seulement un humble témoignage, le récit d’un parcours improbable que le passage du temps m’a donné envie de partager", avertit Patrick Bourdet. Son itinéraire a tout de la "success story". Alors que son père se suicide quand il a 4 ans, Patrick Bourdet se retrouve à l’orphelinat avec son frère aîné, Boule, et sa sœur cadette, Line. Récupérés ensuite par une mère alcoolique, ils vivent dans une cabane au fin fond de la forêt landaise, sans eau ni électricité, dans le froid et la crasse, et font six kilomètres à pied pour aller à l’école. En fugue à 16 ans, il dort parfois dehors, devient balayeur à l’arsenal de Cherbourg, puis ouvrier mécanicien avant d’entrer en 1998 à la Cogema (future Areva), dont il gravit les échelons un à un. Autodidacte, il finit par obtenir à coups de cours du soir un mastère de l’école de commerce du Havre, et par devenir le P-DG d’Areva Med, la filiale d’Areva aux Etats-Unis, qui travaille sur des métaux radioactifs permettant de combattre le cancer (radio-immunothérapie alpha) dont il a eu l’idée. Comme Edouard Louis, l’auteur de Pour en finir avec Eddy Bellegueule, Patrick Bourdet insiste sur la détermination, remerciant ceux qui l’ont aidé : "Ma réussite, ce n’est pas d’être PDG. C’est de n’avoir jamais renoncé, d’avoir continué à apprendre et à me construire malgré l’adversité, dit-il avec humilité. Je ne pourrai plus jamais me défaire de cet optimisme qui m’habite […]. Il m’a sauvé la vie et je veux l’honorer jusqu’à ma mort."