Le cinéaste underground, pionnier du montage et ardent défenseur de la liberté du cinéma gay, Kenneth Anger, né Kenneth Wilbur Anglemyer le 3 février 1927, est mort le 11 mai en Californie.
Il s'est fait connaître pour ses « ciné-poèmes », manière avec laquelle il qualifiait ses courts métrages expérimentaux, muets, dont le premier est réalisé alors qu'il n'a que 17 ans. Fireworks est sorti en 1947 et met en scène les thèmes de l'homosexualité et du sadomasochisme. Subversif pour l'époque, le film sera censuré et lui poursuivi en justice. Pour ce film devenu culte, Kenneth Anger a été récipiendaire du prix du film poétique au festival de Biarritz en 1949. Son cinéma a influencé les plus grands comme David Lynch, Gus Van Sant ou encore Martin Scorsese.
En 1959, il a fait paraître Hollywood Babylone, d'abord en France publié par Jean-Jacques Pauvert, un ouvrage dans lequel il révèle la face noire de la célébrité et du show business hollywoodiens : débauches, chantages, meurtres, addictions, manipulations... La version finale sera éditée en 1975.
Retour à Babylone (Tristram, 2016) est paru en 1984 dans le sillage de Hollywood Babylone. L'auteur y poursuit ses recherches sur la face noire de l'industrie cinématographique hollywoodienne en abordant la période de transition entre le noir et blanc et le cinéma en couleurs, avec des célébrités comme Liz Taylor, Grace Kelly, Marilyn Monroe, James Dean ou encore Marlon Brando, plongés dans une série de scandales, d'excès et de déviances.