"Nous avons été pris de court et n’avons pas eu le temps de penser à une autre forme de présence sur le salon, c’est pourquoi nous avons choisi de ne pas y aller. Mais cette décision n’est pas définitive, on compte bien revenir lors des prochaines éditions", assure Bertille Détrie, chargée de mission au CRL Bourgogne. Par ailleurs, cinq éditeurs installés dans la région – D’un noir si bleu, Sciences Humaines Éditions, Éveil & Découvertes, Éditions Raison & Passions, Éditions de Bourgogne – seront sur le centre des droits.
Une présence a minima qui inquiète Bernard Lecomte, écrivain et directeur des Éditions de Bourgogne, dans un climat plutôt maussade pour le monde du livre. "On attend une vraie réflexion du CRL pour revenir sur les salons l’année prochaine. Pas uniquement celui de Paris, mais aussi ceux de Bruxelles et de Colmar auxquels nous ne participerons pas cette année alors qu’ils sont une des rares occasions de montrer ce qui se fait en Bourgogne", explique Bernard Lecomte à Livres Hebdo. "La Bourgogne est une région sous-favorisée: nous sommes probablement en queue de peloton des 22 régions quant à l’aide aux livres", poursuit-il.
L’éditeur pointe par ailleurs le phénomène plus général de la fermeture des points de vente de livres. "Sans librairies et sans salons du livre, expliquez-moi comment un éditeur régional peut survivre ? La fin est proche", prévient-il sur son blog, revenant notamment sur la disparition de la dernière librairie de Joigny, troisième ville de l’Yonne.
Malgré tout, le CRL Bourgogne se veut rassurant. "En 2013, il y a eu entre cinq et dix fermetures de librairies mais on traite actuellement cinq dossiers de reprise. En réalité, on observe une certaine vitalité dans le secteur du livre", assure Bertille Détrie qui rappelle que la région compte 150 points de vente de livres, dont 30 à 40 librairies indépendantes.
Dernier épisode de ce bilan en demi-teinte, la reprise des librairies Chapitre de Nevers et de Chalon-sur-Saône les 28 et 29 janvier dernier, tandis qu’aucune offre n’a été déposée pour celle de Dijon. Le magasin poursuivra son activité jusqu’au 10 février mais il sera très probablement mis en liquidation.