Roman/France 21 août Alban Lefranc

Comment vivre ? Comment l'écrire ? Questions ouvertes s'il en est, sans réponse pour personne ; si ce n'est parfois la littérature. La première est celle que se pose sans le savoir vraiment Luc Jardie, qui voudrait trouver comme un fil rouge dans sa vie, qui réunirait pour lui au moins le théologien et révolutionnaire du XVIe siècle Thomas Münzer, sa fascination pour Alain Delon, son goût du porno californien et ses relations avec sa mère. La seconde est celle que se pose, ou devrait se poser, tout romancier contemporain digne de ce nom, comme Alban Lefranc qui, pour son arrivée chez Rivages, offre avec L'homme qui brûle, soit les errances métaphysico-aléatoires de Luc Jardie,un texte aussi polyphonique que passionnant. Il s'agit d'une fable, dès lors que l'on reconnaît que la vie en est une. Les lignes de force qui le traversent, l'humour aussi, son espèce de politesse d'un désespoir « arty » n'est pas sans rappeler celui de Yannick Haenel dans Tiens ferme ta couronne (Gallimard, 2017). De livre en livre, Lefranc cherche moins le sens des choses que leurs hasardeuses et sublimes articulations. C'est aussi le sens de son fascinant Fassbinder, la mort en fanfare, que réédite Rivages simultanément en poche. De l'un à l'autre, un homme divague joliment. Olivier Mony

Alban Lefranc
L’homme qui brûle
Rivages
Tirage: 4 500 ex.
Prix: 19,90 euros ; 272 p.
ISBN: 978-2-7436-4819-0

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