Le directeur marketing de Flammarion, J’ai lu et Autrement explique le travail artisanal spécifique autour des textes de littérature grand public.
Livres Hebdo - Comment travaillez-vous le segment roman grand public de Flammarion ?
Nicolas Watrin - Il n’y a pas tant de différence entre la manière dont nous travaillons ces romans et les autres. Les frontières sont poreuses et notre objectif est toujours d’accompagner chaque titre de manière personnalisée. Cependant, nous pratiquons des habillages différents pour notre "collection blanche", qui sera souvent entourée d’un bandeau, et le segment grand public, qui bénéfice de couvertures illustrées. Plus globalement, nous concevons ces titres comme de beaux objets soignés. C’est un travail artisanal très important qui appuie la littérature grand public de qualité que nous éditons, et c’est aussi une manière de faire la différence. Sur ce segment, il y a une concurrence majeure en librairie et c’est souvent l’achat d’impulsion qui l’emporte. Il faut donc que le livre soit séduisant.
Quels dispositifs marketings spécifiques mettez-vous en place ?
Nous raisonnons par typologie d’auteurs. Pour les écrivains déjà très connus du public, nous mettons en place tous les moyens, campagnes d’affichage et promotion multimédia notamment, pour que le lecteur, où qu’il soit, à la campagne comme en ville, sache que le nouveau livre qu’il attend est arrivé. Pour les romanciers moins connus et qui ne bénéficieront pas forcément de beaucoup d’articles de presse, nous nous appuyons sur les réseaux d’influence parallèles, les communautés de lecteurs, blogueurs, youtubeurs. Et évidemment sur les réseaux sociaux. La coordination d’une promotion avec le format poche est aussi fondamentale.
En quoi est-ce si important ?
Le public du poche porte de longue date les auteurs grand public. C’est dans ce format, plus accessible économiquement, que beaucoup d’entre eux ont construit leur succès. Il est donc important que le grand format s’appuie sur des synergies avec le poche, particulièrement durant la promotion. Cet hiver, pour le lancement du nouveau roman de Diane Ducret, La meilleure façon de marcher est celle du flamant rose, nous avons ainsi travaillé avec J’ai lu qui a fait paraître le même jour la version poche de son précédent titre, Les indésirables.