2 NOVEMBRE - RÉCIT Etats-Unis

Attention, bien qu'irrésistiblement drôle, ce livre est des plus sérieux ! Chuck Klosterman, dont Naïve avait publié Je, la mort et le rock'n'roll : une histoire vraie à 85 % (2005) et Sexe, drogues etpop-corn (2007), a encore frappé. Le voici qui confesse n'avoir jamais eu les cheveux longs, alors que ça vous donne "l'air rock". Elevé dans la ferme familiale du Dakota du Nord, le journaliste et écrivain prétend avoir commencé à conduire en CM2. Ce qui explique qu'il s'est ensuite toujours efforcé de respecter un principe de vie simple : "Si je n'ai pas trop bu pour conduire, c'est que je n'ai pas assez bu pour danser."

La grande affaire du jeune Klosterman fut sa découverte d'une musique de sauvages que beaucoup appelaient alors hard-rock. Adulte, il semble décidé à assumer pleinement son passé heavy metal, "ce glam rock efféminé sexiste et superficiel" qui fut la bande-son de son enfance et de son adolescence. "On ne portait pas forcément des jambières de cuir et on n'allait pas à l'école maquillés, mais ce truc touchait nos esprits", résume-il avec brio.

Le détonnant Fargo Rock City vise à comprendre l'impact culturel du heavy metal du point de vue d'un fan. Un fan qui, il n'est pas inutile de le préciser, habitait à 8 kilomètres au sud d'une ville minuscule du nom de Wyndmere. Tout bascula en 1983 pour "un gamin blanc, myope, qui n'avait jamais bu, jamais eu de rapports sexuels, jamais vu de drogue, et ne s'était jamais bagarré". Lorsque son frère aîné ramena à la maison une cassette de Huey Lewis et une autre de Mötley Crüe, dont l'album Shout at the devil devint son "Sgt Pepper's"...

Chuck Klosterman fourmille de théories lumineuses. Pour lui, Eddie Vedder est "le double des temps modernes" de Jim Morrison, Kiss "le deuxième groupe le plus influent de tous les temps". Qui d'autre qu'un fou de son espèce peut affirmer que la deuxième face de GN'R lies constitue "le tournant du heavy metal moderne" ?

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