Si Sapiens (Albin Michel) demeure le best et désormais long-seller incontesté, talonné par le deuxième tome de Métronome de Lorànt Deutsch (Michel Lafon) et Histoire mondiale de la France (Seuil,), notre palmarès GFK/Livres Hebdo des meilleures ventes de livres d’histoire brille cette année par son éclectisme. Elisabeth Badinter réussit le tour de force de hisser en 5e position un livre consacré à Marie-Thérèse d’Autriche, Le pouvoir au féminin (Flammarion). Lettres à Anne et Journal pour Anne de François Mitterrand (Gallimard, 4e et 10e), Une jeunesse au temps de la Shoah de Simone Veil (Le Livre de poche, 11e) et Claude : c’était ma mère d’Alain Pompidou (Flammarion, 17e) confirment l’intérêt toujours puissant pour les ressorts intimes de l’histoire. Intérêt qui peut aussi être épistolaire, à l’image de Comme un Allemand en France (L’Iconoclaste) qui s’empare d’une surprenante 25e place avec ses lettres de soldats de la Wehrmacht. L’autre surprise vient de L’extase totale (La Découverte, 22e), récompensé pour avoir abordé le sujet jusqu’alors méconnu des Allemands et de la drogue pendant la Seconde Guerre mondiale.
SPQR de Mary Beard (Perrin, 16e) symbolise la vigueur retrouvée de l’histoire ancienne, quelques encablures devant l’auteur fétiche de Tallandier, Emmanuel de Waresquiel, dont le Juger la reine, dédié au procès de Marie-Antoinette, occupe la 32e position. Les amateurs de bagatelle avaient le choix entre Les derniers libertins (Flammarion, 20e) de la grande spécialiste italienne de l’histoire des femmes sous l’Ancien Régime, Benedetta Craveri, et Les dessous croustillants de l’histoire de France du vulgarisateur Alain Dag’Naud (Larousse, 34e). Enfin, le succès de 100 ans d’histoire des Portugais en France (Michel Lafon, 29e) vient rappeler l’importance de l’immigration dans l’histoire récente.