17 mai > Nouvelles France > Anna Gavalda

Comme beaucoup d’écrivains, on peut estimer qu’Anna Gavalda, depuis ses débuts en fanfare avec Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part (Le Dilettante, 1999), écrit non point le même livre, mais du moins sur le même thème : la difficulté, à notre époque, de rencontrer l’autre, l’âme sœur ou simplement l’ami(e) d’élection, de briser la glace, sociale ou autre, qui sépare les êtres. De "fendre l’armure", donc.

Les héros de son nouvel opus, un recueil de sept nouvelles plutôt longues (ou novellas), s’y essaient pourtant, chacun à sa façon, avec des résultats divers, en majorité éphémères, décevants ou tristes.

C’est Ludmila, la vendeuse de produits pour chiens, tatouée, grossière mais tout sauf bête, qui, à une fête "chez les bourges" avec sa copine Samia, rencontre un garçon super-mignon, qui l’écoute, la séduit, lui dresse son blason à la façon du XVIe siècle. Ils feront l’amour une nuit, et adieu. Elle ne sait même pas son prénom, n’a pas son 06. C’est cet autre garçon, dans un train, de retour d’une fiesta mémorable à Biarritz où il a marié son ami Arthur avec Camille, son béguin d’autrefois. Il a une gueule de bois d’enfer, somnole. Mais en face de lui, deux filles, l’une canon, l’autre plus banale. Il tente de draguer la première, Justine, et se prend un râteau. Se passera-t-il quelque chose avec l’autre ? Mais on est arrivés gare de Lyon, et il dort dans son "carré famille". C’est encore Jeannot, le routier orphelin de son fils, qui a reporté tout son amour sur son chien, ou Pierre, l’expert en assurances, qui néglige sa famille et, plaqué par sa femme, va se trouver un ami, jusqu’à ce que le destin frappe.

Ce sont des tranches de vie que nous livre Anna Gavalda, dans des styles variés selon les personnages, avec empathie et un sens certain du suspense : de quoi patienter jusqu’à son prochain roman. J.-C. P.

05.05 2017

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