Une bibliothèque familiale ouverte 7 jours sur 7, 24h sur 24 ? C’est le projet Cyberlibris famili, lancée sous forme de test au début de l’été. Fondée en 2001, Cyberlibris (www.cyberlibris.com) était déjà active dans deux domaines : l’universitaire, à destination des étudiants (cyberlibris academia) et le management, à destination des cadres (cyberlibris executive). Ses animateurs, Eric Bryis, co-fondateur, et François Lascaux, directeur du marketing, ont voulu, avec la déclinaison « famili », viser le grand public. Un millier, environ, de « bêta-testeurs » (dont ma pomme) ont essuyé les plâtres durant l’été, avant le véritablement lancement du service, prévu j’imagine pour les prochaines semaines. Cyberlibris famili, c’est quoi, concrètement ? Une bibliothèque numérique, donc, qui regroupe des ouvrages selon six thématiques : Famille, Maison, Cuisine, Santé, Loisirs et Argent. L’utilisateur peut feuilleter librement les ouvrages proposés (qualité excellente d’affichage : on a l’impression d’avoir le bouquin sous les yeux) et les ranger dans ses « étagères » virtuelles, où il pourra les consulter ensuite à loisir, les annoter s’il le souhaite, etc. Bref, plutôt un bon concept. A terme, quand le service sera vraiment ouvert, l’utilisateur paiera une redevance mensuelle (de l’ordre de 5 euros par mois) sur laquelle les éditeurs seront rémunérés au nombre de clics enregistrés par leurs ouvrages. Fin septembre, l’équipe de cyberlibris a publié, sur son blog (http://famili.vox.com) les résultats du bêta-test. On découvre ainsi que les livres de cuisine sont plébiscités (plus de 40% des choix) et qu’à l’inverse la rubrique « Argent » est en queue de peloton. Ouf ! Parmi les souhaits des testeurs, on relève notamment le désir de pouvoir commenter les ouvrages à destination des autres utilisateurs (une fonction typiquement interactive du Net, qui constituerait en effet un « plus » très agréable). Où ça pêche, pour l’instant, c’est par le choix trop limité. 709 livres, à ce jour, proposés par une vingtaine d’éditeurs (Amphora, Dunod, La Découverte, Jean-Paul Gisserot, les guides Mondeos…), c’est bien peu, pour constituer une bibliothèque digne de ce nom. Les animateurs de Cyberlibris annoncent l’arrivée prochaine de nouveaux éditeurs séduits à leur tour par l’idée (dont les éditions Ouest-France) : on ne peut que leur souhaiter d’élargir, au plus vite, leur offre. Car, comme ils le reconnaissent eux-mêmes dans leur éditorial, « La bibliothèque numérique, c’est un peu comme l’œuf et la poule : une bibliothèque n’attire des abonnés que si elle dispose d’un riche contenu ; une bibliothèque numérique ne peut séduire les éditeurs que si la communauté des abonnés est étoffée ». La balle, à vrai dire, est davantage dans le camp des éditeurs que des abonnés : il suffirait qu’ils se convainquent que ce type de vitrine numérique, loin de cannibaliser le livre papier, est au contraire un nouveau vecteur de promotion pour leur production.