A Livre Paris, les 160 000 visiteurs reçus du 15 au 18 mars (- 2 %) en étaient aussi les acteurs. Pour sa 39e édition, le salon et ses exposants ont significativement augmenté les temps consacrés à l'interaction des lecteurs avec les auteurs et les professionnels du livre. Ils ont attiré ainsi un public rajeuni (10 % de moins de 18 ans en plus par rapport à 2018). « Le grand enjeu actuel de la culture, c'est la dimension participative, c'est de cette manière que l'on peut toucher les jeunes et les impliquer dans le livre », estime le programmateur de la manifestation, Gauthier Morax.
L'espace Antichambre, accolé à la très populaire scène Young Adult, accueillait pour la première fois une programmation entièrement consacrée au dialogue intime entre lecteurs, éditeurs et auteurs. Les rencontres avec l'écrivain jeunesse Benoît Minville et la dessinatrice de mangas Kalon, notamment, ont connu un bon succès. Tout aussi populaire, le programme In Situ réunissait sur la scène des Coulisses de l'édition spectateurs, étudiants et professionnels du livre lors de sessions d'initiation participatives aux métiers de l'édition et de la libraire. Et pour mieux impliquer les élèves, les organisateurs ont multiplié les contacts avec les enseignants en amont du salon.
Parmi les exposants, Kana proposait un escape game ambitieux basé sur son manga Moriarty. Ki-oon avait réservé une partie de son stand à un jeu d'adresse inspiré de l'univers de son nouveau titre Magus of the library, en rupture sur le salon. Les deux éditeurs revendiquent une fréquentation et des ventes en hausse. Témoin de la mutation progressive de Livre Paris en festival, l'espace manga, avec ses jeunes en cosplay et sa borne de jeu vidéo, semblait tout droit sorti de la Japan Expo.
Lumen, qui présentait le préquel en roman de Stranger things, suspicious minds, a vu défiler des hordes de fans venus se photographier sur le canapé du salon de Will Myers, l'enfant disparu, recréé à l'identique sur une parcelle du stand. « Le rajeunissement du public passe forcément par de l'événementiel et des scènes dédiées aux genres », indique la responsable marketing de l'éditeur, Mélanie Viale-Pennel. Gauthier Morax abonde : « en programmant directement sur leur stand, les exposants ont la capacité d'accroître leur public ».
Dans cet esprit participatif, Amazon Publishing, implanté en plein cœur du salon entre Madrigall, L'Ecole des loisirs et Albin Michel, choquant les libraires et un grand nombre d'éditeurs présents, a multiplié les animations autour des auteurs autoédités. Les stands des régions proposaient eux aussi, presque tous, un programme dédié. La région Sud s'est démarquée en organisant un karaoké littéraire. Celle des Hauts-de-France a réussi à drainer le public familial avec des ateliers cuisine et poésie pour les enfants. Sur l'espace Nouvelle-Aquitaine, on envisage de « revisiter la programmation pour aller vers plus de performances » l'an prochain.
Certains éditeurs soulignent toutefois les limites de la programmation interactive. « Mettre en place des animations demande plus d'espace et d'investissement, notamment de la part des petits éditeurs qui sont le plus en déficit de visibilité et de fonds », note Emilie Marlé, chargée de l'événementiel pour Bragelonne. Chez un grand éditeur, on se méfie carrément de la « gadgetisation » du salon. Les organisateurs préfèrent parler d'une « dynamisation », qui devrait se poursuivre dans les années à venir.
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Le gilet du Diable. Gilet jaune sur fausse fourrure dans le dressing du Diable vauvert, qui publie le 21 mars, avec Massot éditions, Crépuscule de Juan Branco, préfacé par Denis Robert. Ce pamphlet d'abord diffusé sur Internet en marge du mouvement des « gilets jaunes » a été tiré à 32 000 exemplaires après réimpression.- Photo OLIVIER DIONPour télécharger ce document, vous devez d'abord acheter l'article correspondant.
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Ces éditeurs qu'on ne voit qu'au salon. Les éditions Sharon Kena, spécialisées dans la romance sous toutes ses formes - bit-lit, fantastique et imaginaire, chick-lit - ont leurs fidèles et leur stand n'a pas désempli du week-end.- Photo OLIVIER DIONPour télécharger ce document, vous devez d'abord acheter l'article correspondant.
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Des billets pour Mascate. Plus que des livres, l'office de tourisme du sultanat d'Oman proposait des concerts de musique classique et des jeux, avec à la clé un billet d'avion pour Mascate. Ce grand stand, ici avant l'ouverture, faisait face à ceux de l'Arabie saoudite et de la Sofia.- Photo OLIVIER DIONPour télécharger ce document, vous devez d'abord acheter l'article correspondant.
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