L’Impac Dublin Literary Award, qui récompense chaque année depuis 1995 une œuvre de fiction publiée en anglais, en version originale ou en traduction, a distingué, mercredi 21 juin, José Eduardo Agualusa pour
A General Theory of Oblivion, traduit du portugais par Geneviève Leibrich sous le titre
Théorie générale de l’oubli, et paru chez Métailié en 2014.
Dans son roman, José Eduardo Agualusa raconte l’histoire vraie de Ludovica, une agoraphobe vivant à Luanda, la capitale angolaise à la veille de l’indépendance, en 1975. Elle s’enferme chez elle, craignant la foule et le changement de régime. Elle y restera 30 ans, coupée de tout, en compagnie de son chien Fantôme et d'un cadavre.
Dans son avant-critique publiée dans
Livres Hebdo n°983 du 31 janvier 2014, Véronique Rossignol qualifie José Eduardo Agualusa d’un des
"plus inventif[s] de la littérature luso-africaine contemporaine". Dans
Théorie générale de l’oubli, l'auteur a "
tressé les fictions de plusieurs personnages aux vies pleines d’accidents, pris dans une histoire chaotique et instable, tous reliés à l’appartement par "la subtile architecture du hasard
". Incarnant aussi les positions d’un conflit existentiel et politique entre ceux qui estiment "nécessaire de pratiquer l’oubli
" et ceux qui pensent qu’"oublier c’est mourir
". "Oublier c’est capituler.
" La position du romancier, sans doute."
Récompense littéraire la plus dotée au monde, avec 100000 euros, le prix Impac de Dublin a récompensé, l’année dernière, l’Indien Akhil Sharma pour
Family Life, publié en français à l’Olivier en 2015, traduit par Paule Guivard, sous le titre
Notre famille.